Olivier ROMAND , Pierre Loup CORBIER, Jules FRANZIN et Léonie FUHRER Ostéopathe Nancy
34 rue saint jean 54000 Nancy
Dans le domaine des soins musculo-squelettiques, il est fréquent d’entendre parler de deux approches souvent confondues : l’ostéopathie et la kinésithérapie. Toutes deux ont pour objectif de soulager les douleurs, de restaurer la mobilité, et d’améliorer la qualité de vie. Pourtant, elles diffèrent dans leur philosophie, leurs techniques, leur cadre d’exercice et leurs indications.
Alors, quelles sont les différences entre un kinésithérapeute et un ostéopathe ? À qui s’adresser selon son problème ? Peut-on consulter les deux ? Ce texte propose une réponse claire, structurée et approfondie.
La kinésithérapie (ou masso-kinésithérapie en France) est une profession paramédicale. Elle repose sur la rééducation fonctionnelle, et est exercée par un masseur-kinésithérapeute diplômé d’État (MKDE).
Formation : 5 années d’études après le bac, en institut agréé, avec une forte composante scientifique.
Exercice : encadré par le code de la santé publique.
Prescription : en France, la consultation est souvent prescrite par un médecin (généraliste ou spécialiste).
Le kinésithérapeute peut traiter de nombreux troubles (musculaires, articulaires, neurologiques, respiratoires) via des techniques manuelles, des exercices, des appareils de physiothérapie (ultrasons, électrostimulation), ou encore des massages.
L’ostéopathie est une discipline manuelle qui vise à réharmoniser les fonctions du corps en agissant sur les restrictions de mobilité des tissus (muscles, articulations, fascias, viscères, crâne…).
Formation : 5 années en école agréée, avec plus de 4 800 heures de formation.
Exercice : reconnu en France depuis 2002, par le titre d’ostéopathe D.O. (Diplômé en Ostéopathie).
Prescription : l’accès à l’ostéopathe est direct, sans ordonnance.
L’ostéopathe agit uniquement avec ses mains et développe une approche globale et systémique du corps.
Le kinésithérapeute intervient principalement dans un cadre médical post-traumatique ou post-chirurgical. Il prend en charge :
Entorses, fractures, luxations
Rééducation après opération (ligament, prothèse)
Accidents vasculaires cérébraux (AVC)
Troubles respiratoires (bronchiolite, BPCO)
Rééducation périnéale
Sa mission : rétablir la fonction motrice, renforcer les muscles, améliorer l’amplitude articulaire, prévenir les récidives.
Il s’appuie sur une logique analytique et symptomatique : on traite une zone précise en lien avec une lésion clairement identifiée.
L’ostéopathe cherche à comprendre la cause profonde des douleurs ou dysfonctions. Pour lui, une douleur lombaire peut venir :
D’un blocage viscéral (côlon, foie)
D’une ancienne entorse de cheville
D’un déséquilibre postural
D’un stress chronique
Son objectif : redonner de la mobilité aux structures et permettre au corps de retrouver son équilibre fonctionnel.
L’ostéopathie repose sur des principes fondateurs :
Unité du corps : tout est interconnecté.
Structure et fonction sont liées : un os ou un muscle qui bouge mal affecte la fonction.
Autoguérison : le corps peut se réparer si on lui redonne ses capacités de mouvement.
Il utilise une palette d’outils variée, en fonction des pathologies :
Mobilisations articulaires passives ou actives
Renforcement musculaire
Étirements
Massages thérapeutiques
Exercices de proprioception
Électrothérapie, ondes de choc, cryothérapie
Bandages fonctionnels (strapping, taping)
Les séances sont souvent répétitives (2 à 3 fois par semaine), et font appel à la participation active du patient.
L’ostéopathe travaille uniquement avec ses mains, à travers :
Techniques structurelles (manipulations, “cracking”)
Techniques myofasciales (libération des tensions musculaires ou fasciales)
Mobilisations douces ou indirectes
Techniques viscérales (libération des organes internes)
Techniques crâniennes (micro-mobilité du crâne et de la face)
Les gestes sont précis, fins, adaptés à chaque patient, avec une intention d’écoute tissulaire.
Il prend en charge des situations bien définies :
Post-traumatique : fracture, entorse, luxation
Post-chirurgicale : prothèse, ligamentoplastie
Neurologique : AVC, Parkinson, sclérose en plaques
Respiratoire : bronchiolite, mucoviscidose
Sportive : renforcement, reprise d’activité, prévention des blessures
Périnéale : après accouchement, incontinence
Il intervient souvent en complément, sur des troubles d’origine fonctionnelle :
Douleurs chroniques ou récidivantes (lombalgie, cervicalgie, migraines)
Troubles digestifs (ballonnements, constipation)
Stress, troubles du sommeil
Douleurs non expliquées par l’imagerie
Prévention des troubles musculo-squelettiques chez les sportifs
Accompagnement de grossesse
Suivi du nourrisson (plagiocéphalie, coliques, troubles du sommeil)
Fréquence : plusieurs fois par semaine
Cadre : prescription médicale, remboursement Sécurité sociale + mutuelle
Travail souvent en cabinet, parfois à domicile ou en centre de rééducation
Le patient arrive avec une ordonnance, le kiné réalise un bilan fonctionnel, puis suit un protocole de rééducation.
Fréquence : ponctuelle (1 à 3 séances espacées)
Cadre : consultation libre, non remboursée par la Sécurité sociale (mais souvent par les mutuelles)
Travail global, y compris sur des zones éloignées de la douleur
L’ostéopathe interroge le patient sur son histoire médicale, son mode de vie, puis effectue un bilan palpatoire complet avant de traiter.
Plutôt que de les opposer, il est intéressant de les associer intelligemment :
Le kiné assure la rééducation : mobilité, renforcement, équilibre
L’ostéo corrige les compensations posturales (bassin, genou, dos) et libère les tensions résiduelles
Le kiné aide à renforcer les muscles profonds (gainage, posture)
L’ostéo libère les blocages vertébraux, viscéraux ou crâniens
L’ostéo accompagne les changements mécaniques du corps (bassin, diaphragme, lombaires)
Le kiné intervient en post-partum pour la rééducation périnéale
Cette synergie est de plus en plus reconnue dans les réseaux de soins (centres de sport, maternités, cliniques de la douleur).
Prépare à la compétition
Optimise la récupération musculaire
Soigne les blessures
Met en place des protocoles de réathlétisation
Détecte les déséquilibres avant l’apparition des douleurs
Améliore la mobilité articulaire et la coordination
Prévient les récidives
Aide à optimiser les performances via une libération des tensions profondes
De nombreux sportifs de haut niveau combinent kiné + ostéo pour un suivi complet et une performance durable.
Ostéopathe et kinésithérapeute sont deux professionnels aux compétences complémentaires. L’un agit souvent dans le cadre médical, en rééducation fonctionnelle ; l’autre dans une approche globale, en libérant les tensions tissulaires.
Le kiné rééduque, le kiné répare, renforce et guide le corps vers un retour à l’activité. L’ostéopathe observe, ressent, ajuste et libère les blocages profonds pour relancer les capacités d’autorégulation du corps.
En pratique, pour de nombreuses douleurs, il est bénéfique de consulter les deux, à différents moments du parcours de soin.
Comprendre leurs spécificités permet de choisir la bonne approche au bon moment, et de devenir acteur de sa santé de manière éclairée.
Article écrit par : Olivier ROMAND , Pierre Loup CORBIER, Jules FRANZIN et Léonie FUHRER, Ostéopathe - Nancy - Tél : 0383354744
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