Olivier ROMAND , Pierre Loup CORBIER, Jules FRANZIN et Léonie FUHRER Ostéopathe Nancy
34 rue saint jean 54000 Nancy
Le diaphragme est souvent perçu comme un simple muscle respiratoire. Pourtant, son rôle dépasse largement la respiration. Il est impliqué dans la posture, la digestion, la circulation sanguine et lymphatique, et même dans la régulation du stress. En ostéopathie, le diaphragme est considéré comme un carrefour fonctionnel majeur, un pont entre le corps physique, le système neurovégétatif et l’état émotionnel.
Cet article explore en profondeur le rôle du diaphragme, ses liens anatomiques et fonctionnels, les conséquences de ses dysfonctions, et l’approche ostéopathique pour le libérer et restaurer l’équilibre du corps.
Le diaphragme est un muscle plat et large en forme de coupole, situé à la jonction entre le thorax et l’abdomen. Il est composé de fibres musculaires rayonnantes insérées sur un centre tendineux central. Il s’attache :
En avant : au niveau du sternum (processus xiphoïde)
Latéralement : aux six derniers arcs costaux (7e à 12e côtes)
En arrière : aux deux premiers corps vertébraux lombaires (L1-L2) via les piliers droit et gauche
Il traverse plusieurs structures importantes :
L’œsophage (via le hiatus œsophagien)
La veine cave inférieure
L’aorte abdominale
Le diaphragme constitue une cloison musculo-tendineuse entre les cavités thoracique (poumons, cœur) et abdominale (foie, estomac, intestins…).
Le rôle principal du diaphragme est la respiration :
À l’inspiration, il se contracte, s’abaisse et augmente le volume thoracique, permettant l’entrée de l’air.
À l’expiration, il se relâche, remonte et permet l’expulsion passive de l’air.
Il est responsable de 70 à 80 % du volume respiratoire au repos, en collaboration avec les muscles intercostaux.
Outre la respiration, le diaphragme participe à :
La circulation veineuse et lymphatique par effet de pompe
La motricité digestive (via ses liens mécaniques et neurologiques)
La posture (via ses insertions sur le rachis lombaire)
La gestion des émotions (liée au nerf vague et au système neurovégétatif)
C’est un véritable carrefour neuro-myo-fascial, influencé par le stress, les tensions viscérales, les troubles vertébraux, etc.
En ostéopathie, on parle de plusieurs « diaphragmes » :
Diaphragme crânien : faux du cerveau et tente du cervelet
Diaphragme thoracique (principal) : le muscle dont nous parlons
Diaphragme pelvien : muscles du périnée
Diaphragme plantaire : voûte du pied
Ces « planchers » tissulaires communiquent entre eux. Toute tension ou déséquilibre dans l’un d’eux peut se répercuter sur les autres. Par exemple, une tension pelvienne (prolapsus, cicatrice périnéale, constipation) peut perturber le diaphragme thoracique et altérer la respiration.
Le diaphragme s’attache à L1-L2 par ses piliers. Une tension excessive peut :
Provoquer une hyperlordose lombaire
Créer des douleurs dorsales ou lombaires
Comprimer les nerfs rachidiens et entraîner des irradiations
Inversement, un blocage vertébral peut restreindre la mobilité du diaphragme et altérer la respiration.
Par son mouvement, le diaphragme masse et mobilise les organes abdominaux. À chaque respiration, il induit un mouvement rythmique qui :
Favorise la digestion
Stimule le transit intestinal
Mobilise le foie, l’estomac, le pancréas, la rate, etc.
Un diaphragme bloqué peut perturber l’activité viscérale (reflux, ballonnements, troubles du transit…).
Le diaphragme est innervé par le nerf phrénique, issu de C3-C4-C5, mais aussi influencé par le nerf vague (parasympathique) et des connexions sympathiques lombaires.
Il est donc étroitement lié au stress. En cas d’anxiété, le diaphragme peut se contracter, devenir moins mobile, et entretenir une hyperventilation ou un état d’alerte chronique.
Plusieurs causes peuvent perturber le fonctionnement harmonieux du diaphragme :
Traumatismes abdominaux ou thoraciques (chute, opération)
Cicatrices (chirurgie, césarienne)
Stress chronique
Posture inadéquate (assis prolongé, sédentarité)
Troubles digestifs (reflux, constipation)
Blocages vertébraux (notamment lombaires et dorsaux)
Ces tensions peuvent restreindre l’abaissement ou l’élévation du diaphragme, provoquer des douleurs ou désorganiser la synergie respiratoire.
Un diaphragme dysfonctionnel peut entraîner :
Essoufflement, respiration thoracique haute
Douleurs dorsales, lombaires ou costales
Sensation d’oppression thoracique
Troubles digestifs (reflux gastro-œsophagien, nausées, ballonnements)
Fatigue chronique
Anxiété ou sensation d’étouffement
Maux de tête ou vertiges (par tension sur le nerf vague ou compression vasculaire)
La personne respire mal, se tient mal, digère mal et récupère mal. Un cercle vicieux s’installe.
L’ostéopathie vise à rétablir la mobilité tissulaire. Elle considère le diaphragme non comme un simple muscle, mais comme une interface vivante entre les différentes sphères du corps.
Le praticien va :
Évaluer la mobilité diaphragmatique en position allongée et debout
Tester la respiration abdominale vs thoracique
Palper les tensions au niveau des insertions costales, du sternum, des pilier lombaires
Rechercher les cicatrices, les adhérences viscérales
Examiner la posture globale (bassin, rachis, épaules)
Évaluer les liens crâniens, pelviens et digestifs
L’idée est de comprendre dans quel contexte le diaphragme est en tension.
L’ostéopathe peut utiliser plusieurs types de techniques :
Techniques myofasciales : relâchement manuel doux des tensions du diaphragme
Techniques viscérales : mobilisation du foie, estomac, intestins, pour libérer le diaphragme par le bas
Techniques costales : levées de tension sur les côtes inférieures ou le sternum
Techniques vertébrales : correction des blocages sur la charnière dorsolombaire
Techniques crâniennes : travail sur la base du crâne, le nerf vague, le plancher buccal
Travail pelvien : si le diaphragme est perturbé par des tensions descendantes
Ces techniques sont toujours adaptées à la personne, à ses douleurs et à son état général.
Le traitement ostéopathique vise à :
Restaurer la mobilité diaphragmatique
Améliorer la respiration profonde
Libérer les tensions digestives ou posturales
Réduire les douleurs dorsales ou lombaires
Améliorer la circulation veineuse (notamment des jambes)
Apaiser le système nerveux autonome
Favoriser la récupération et l’énergie vitale
Le patient respire mieux, digère mieux, dort mieux… et souvent, se sent plus léger, plus libre dans son corps.
Le diaphragme forme un sphincter diaphragmatique autour de l’œsophage. S’il est hypertonique ou désorganisé, il peut favoriser le reflux. L’ostéopathe travaille alors :
La mobilité du diaphragme
La charnière D4-D5
L’estomac et son cardia
Le nerf vague et la base du crâne
Une hypertonie diaphragmatique peut augmenter la lordose lombaire, perturber les chaînes musculaires postérieures et comprimer les vertèbres. Un travail sur le diaphragme peut soulager efficacement le bas du dos.
Un diaphragme figé entraîne une respiration thoracique rapide, qui nourrit le stress. Libérer ce muscle permet un retour à une respiration basse, lente, apaisante.
Un diaphragme qui ne mobilise pas bien les viscères ralentit le transit. Le relâcher aide à stimuler le péristaltisme et améliorer le confort digestif.
Respiration abdominale : mains sur le ventre, inspiration par le nez en le gonflant
Cohérence cardiaque : 6 respirations/minute pendant 5 minutes
Expiration prolongée : pour stimuler le nerf vague
Étirement du psoas, du carré des lombes
Postures de yoga (sphinx, cobra, chien tête en bas)
Ouverture du thorax (bras en croix, rouleau dorsal)
Position allongée, genoux pliés
Doigts placés sous les côtes, massage doux à l’inspiration/expiration
Éviter les repas lourds ou trop rapides
Limiter le stress chronique
Pratiquer une activité physique régulière
Travailler la posture assise, notamment devant un écran
Le diaphragme est bien plus qu’un muscle respiratoire. C’est une clé de voûte fonctionnelle, un lien entre le haut et le bas du corps, entre le physique et l’émotionnel. En ostéopathie, il occupe une place centrale car il influence la respiration, la posture, la digestion, la circulation et le système nerveux.
Un diaphragme libre, souple et mobile est un atout pour la santé globale. L’ostéopathie permet d’en restaurer la mobilité, de lever les tensions parasites, et de remettre en mouvement des zones qui étaient figées, physiquement ou émotionnellement.
Redonner du souffle au diaphragme, c’est souvent redonner du souffle à la personne toute entière.
Article écrit par : Olivier ROMAND , Pierre Loup CORBIER, Jules FRANZIN et Léonie FUHRER, Ostéopathe - Nancy - Tél : 0383354744Pour prendre rendez-vous ou pour toutes questions