Olivier ROMAND , Pierre Loup CORBIER, Jules FRANZIN et Léonie FUHRER Ostéopathe Nancy
34 rue saint jean 54000 Nancy
L’épaule est l’une des articulations les plus sollicitées et les plus mobiles du corps humain. Grâce à sa grande amplitude de mouvement, elle nous permet de réaliser des gestes variés au quotidien, qu’ils soient simples (se coiffer, s’habiller, lever un objet) ou plus complexes, notamment dans le cadre d’activités sportives. Cette remarquable liberté de mouvement a cependant un coût : l’épaule est une articulation fragile et sujette à de nombreuses pathologies, dont la plus fréquente est la tendinite.
La tendinite d’épaule, ou tendinopathie de la coiffe des rotateurs, est une affection courante, parfois invalidante, qui touche aussi bien les sportifs que les sédentaires. Si elle est souvent traitée par repos, médicaments anti-inflammatoires ou rééducation, l’ostéopathie offre une approche complémentaire et souvent déterminante pour comprendre les causes profondes, soulager les douleurs, et prévenir les récidives.
Dans ce texte, nous allons explorer en profondeur cette pathologie et l’intérêt d’une prise en charge ostéopathique globale et personnalisée.
L’épaule est constituée de plusieurs structures osseuses, articulaires, musculaires et tendineuses qui interagissent de manière complexe pour permettre le mouvement.
L’humérus : os du bras qui s’articule avec la scapula (omoplate).
La scapula (omoplate) : mobile, elle glisse le long du thorax.
La clavicule : relie le sternum à l’acromion.
Gleno-humérale : articulation principale entre l’humérus et la cavité glénoïde de la scapula.
Acromio-claviculaire, sterno-claviculaire, et scapulo-thoracique : essentielles à la mobilité complète de l’épaule.
Elle regroupe quatre muscles et leurs tendons :
Sus-épineux (supra-spinatus)
Sous-épineux (infra-spinatus)
Sous-scapulaire (subscapularis)
Petit rond (teres minor)
Ces muscles stabilisent l’épaule et permettent des mouvements fins comme l’élévation, la rotation ou l’abduction.
La tendinite d’épaule désigne une inflammation d’un ou plusieurs tendons de la coiffe des rotateurs, la plupart du temps due à des microtraumatismes répétés ou à une surcharge mécanique. Le tendon le plus souvent atteint est celui du sus-épineux.
Gestes répétitifs (professionnels ou sportifs)
Fausse posture prolongée
Mauvais geste technique (sport, musculation)
Instabilité ou déséquilibre musculaire
Vieillissement des tissus
Mauvaise vascularisation du tendon
Traumatismes anciens non soignés
Problèmes posturaux (rachis cervical, dorsale, cage thoracique)
Douleur sur le haut de l’épaule ou irradiant dans le bras
Gêne lors de l’élévation du bras
Douleur nocturne, surtout en position couchée sur l’épaule
Raideur matinale ou après une période d’inactivité
Perte de force ou de mobilité
Claquement ou crépitement lors de certains mouvements
Le diagnostic repose d’abord sur l’interrogatoire et l’examen clinique, mené par un médecin ou un ostéopathe :
Recherche de mouvements douloureux
Tests spécifiques (test de Neer, test de Jobe, test de Hawkins…)
Palpation des structures tendineuses et musculaires
Des examens peuvent être prescrits pour confirmer :
Échographie : visualise l’inflammation, les calcifications ou ruptures.
IRM : utile en cas de suspicion de rupture tendineuse ou d’atteinte profonde.
Radiographie : élimine une atteinte osseuse ou arthrosique.
Anti-inflammatoires (AINS) oraux ou injectables
Infiltrations de corticoïdes
Repos et arrêt temporaire de l’activité
Étirements
Renforcement musculaire ciblé
Rééducation fonctionnelle
Cryothérapie (glace)
Réservée aux cas de rupture complète, calcification massive ou échec du traitement conservateur.
L’ostéopathie se distingue par une approche globale, manuelle et individualisée. Elle cherche à comprendre non seulement le symptôme, mais surtout l’origine du déséquilibre qui provoque la tendinite.
La tendinite n’est souvent que le symptôme final d’un enchaînement de compensations. L’ostéopathe explore les zones en relation avec l’épaule :
Cervicales : une mauvaise mobilité cervicale peut engendrer une tension permanente sur les épaules.
Dorsales : la posture thoracique conditionne la position de la scapula.
Cage thoracique : un enraidissement des côtes ou du sternum limite la mobilité scapulaire.
Membre supérieur (coude, poignet) : un déséquilibre plus distal peut remonter par compensation.
Mâchoire et crâne : parfois en lien chez certains sportifs ou musiciens.
Appui au sol et bassin : une asymétrie de posture peut remonter jusqu’à l’épaule.
Il vise à libérer les restrictions de mobilité susceptibles d’entretenir une tension excessive sur les tendons.
Mobilisations articulaires douces
Techniques myofasciales pour relâcher les tensions musculaires
Normalisation du diaphragme et de la respiration
Travail sur la posture globale
Approche viscérale si tension du foie, estomac ou plexus solaire
Rééquilibrage crânien si nécessaire
Soulager la douleur
Réduire l’inflammation locale
Restaurer la mobilité articulaire
Prévenir la récidive
Optimiser les performances physiques chez le sportif
La tendinite du muscle sus-épineux (supra-spinatus) est la plus fréquente. Ce tendon passe sous l’acromion, dans un espace étroit. Il est donc soumis à des frottements lors des élévations du bras, surtout si la posture est mauvaise.
Enroulement des épaules (cyphose thoracique)
Mauvais tonus des muscles abaisseurs (grand dorsal, grand rond)
Travail en position bras levé (peintres, électriciens, sportifs de raquette)
L’ostéopathe va travailler :
Sur la mobilité de la scapula, de la clavicule et de l’humérus
Sur l’espace sous-acromial, en libérant les tensions de l’acromion ou des muscles postérieurs
Sur la cage thoracique pour rétablir une posture plus ouverte
Sur les chaînes musculaires postérieures et le diaphragme
L’ostéopathie joue aussi un rôle préventif :
Préparation physique spécifique
Travail de symétrie et d’équilibre musculaire
Conseils sur le geste technique
Évaluation régulière des zones de tension
Conseils de posture
Amélioration de l’ergonomie du poste de travail
Étirements ciblés
Échauffement adéquat
Renforcement des muscles stabilisateurs (coiffe + muscles scapulaires)
Éviter les mouvements traumatisants (développé militaire, tirage nuque…)
L’ostéopathie ne remplace pas l’implication active du patient. Le succès passe par :
Repos relatif (éviter le geste douloureux sans immobiliser)
Auto-massages et étirements doux (ex : balle sous-scapulaire)
Application de glace en phase aiguë
Renforcement progressif guidé par un kinésithérapeute
Hydratation et alimentation anti-inflammatoire
Gestion du stress (souvent corrélé aux douleurs musculo-squelettiques)
Bien que la recherche en ostéopathie soit encore limitée par rapport à la médecine classique, plusieurs études tendent à montrer que :
Les techniques ostéopathiques peuvent réduire significativement la douleur liée aux tendinopathies.
L’amélioration de la mobilité globale du complexe de l’épaule entraîne une meilleure récupération.
La prise en charge ostéopathique associée à la kinésithérapie améliore le pronostic fonctionnel.
Certaines publications en ostéopathie sportive, notamment chez les lanceurs, les nageurs ou les joueurs de tennis, soulignent l’efficacité d’un travail en interdisciplinarité.
Voici les signes qui peuvent motiver une consultation ostéopathique :
Douleur à l’épaule persistante depuis plus de 7-10 jours
Gêne dans les mouvements du quotidien
Limitation progressive de l’amplitude
Douleur malgré le repos ou les anti-inflammatoires
Douleur récidivante ou tendinite chronique
Prévention en début de saison sportive ou en reprise d’activité
La tendinite d’épaule est une pathologie fréquente, douloureuse, parfois invalidante, qui ne doit pas être négligée. Si le traitement médical et la rééducation ont leur place, l’ostéopathie offre une approche complémentaire précieuse pour comprendre les causes profondes, corriger les déséquilibres mécaniques, et favoriser une récupération durable.
Grâce à une vision globale du corps, l’ostéopathe ne se contente pas de traiter le tendon en souffrance : il agit sur l’ensemble des structures qui influencent la posture, la mobilité et la mécanique de l’épaule. L’objectif n’est pas seulement de soulager, mais aussi de prévenir les récidives, et de rendre au patient sa capacité de mouvement, dans le confort et la fluidité.
Pour toute douleur d’épaule persistante, chronique ou récidivante, il est donc pertinent d’intégrer l’ostéopathie dans le parcours de soins, en coordination avec le médecin traitant, le kinésithérapeute et, le cas échéant, un préparateur physique ou un coach sportif.
Article écrit par : Olivier ROMAND , Pierre Loup CORBIER, Jules FRANZIN et Léonie FUHRER, Ostéopathe - Nancy - Tél : 0383354744Pour prendre rendez-vous ou pour toutes questions