L’ostéopathie pour nourrissons
Dans un précédent article, nous évoquions les bienfaits de l’ostéopathie pour nourrissons. Aujourd’hui, Ophélie Bouchet, notre ostéopathe membre du réseau à Montech, nous accorde une interview sur ses formations spécifiques destinées à la pratique de l’ostéopathie pour les bébés. À son tour, elle lève le voile sur le manque d’informations d’une grande partie de la population et nous parle de la démocratisation progressive de la pratique de l’ostéopathie pour nourrissons.
Oostéo : Parlez-nous de vos formations. Quelles différences notables avec celles reçues à l’école ?
Ophélie Bouchet : Diplômée de l’ISOGM à Béziers, j’ai reçu une formation en 5 ans, mais j’ai également suivi une formation spécialisée pour nourrissons à la FROP (Formation et Recherche, Ostéopathie et Prévention) à Bordeaux. Cette formation présente l’avantage d’inclure davantage de pratique sur nourrissons, entièrement encadrée par des professeurs spécialistes qui ne font que ça, alors qu’en école les parents sont beaucoup plus réticents à l’idée d’amener leur enfant. Une des choses les plus importantes que l’on apprend dans ce type de formation est : quand ne devons-nous pas traiter le nourrisson. Il convient bien évidemment de connaître les limites de sa discipline. Pour synthétiser, dans une formation telle que celle de la FROP, l’approche du nourrisson est beaucoup plus détaillée et précise, ce qui permet d’appréhender de la meilleure des manières la pratique sur le bébé.
Oostéo : À quel âge peut-on consulter un ostéopathe ?
Ophélie Bouchet : On peut consulter un ostéopathe pour son bébé dès son plus jeune âge, c’est-à-dire dès les premiers mois. Il existe même des soins en néonatalogie, durant lesquels le praticien va prendre en charge le nouveau-né. Notre article sur l’importance de l’ostéopathie dans le traitement des prématurés vous informera à ce sujet. À savoir : à partir de ses 6 mois, les os à l’intérieur du crâne commencent à se solidifier, par conséquent, pour une pour efficacité maximale de la pratique de l’ostéopathie sur les nourrissons, il convient de les prendre en charge le plus tôt possible.
Oostéo : Quels sont les motifs de la venue chez une ostéopathe ?
Ophélie Bouchet : À l’instar des adultes, il convient de consulter un ostéopathe régulièrement (une à deux fois par an) pour les nourrissons, en guise de « check-up » pour s’assurer que tout va bien. Ce sont les premiers motifs de consultation chez un ostéopathe pour les bébés. Ensuite, le syndrome de la tête plate (plagiocéphalie) et les coliques du nourrisson sont les raisons principales pour lesquelles les parents amènent leurs enfants chez un ostéopathe. Consultez notre article détaillée sur la plagiocéphalie pour en savoir plus à ce sujet.
Oostéo : Comment manipulez-vous un nourrisson ?
Ophélie Bouchet : Bien entendu, les techniques utilisées pour soigner un nouveau-né sont très douces, basées sur l’écoute et le suivi du mouvement respiratoire primaire du nourrisson. Ce sont donc les approches tissulaires et fonctionnelles qui sont utilisées pour traiter les nourrissons, autrement dit tout ce qu’il y a de plus léger.
Oostéo : Comment rassurer les parents sur la pratique d’actes ostéopathiques sur nourrissons ?
Ophélie Bouchet : Il faut surtout leur expliquer du mieux possible les symptômes de l’enfant ainsi que les manipulations que l’on va exercer, en utilisant des mots simples. L’idéal est que la mère se positionne à côté de son enfant car cela rassure tout le monde, aussi bien l’enfant que la maman, mais aussi l’ostéopathe. Il faut savoir que l’odorat est très développé chez les nourrissons, et qu’il est important pour eux de sentir l’odeur de leur mère pour faciliter leur quiétude. Il ne faut donc jamais briser la relation mère-enfant afin d’obtenir un déroulement optimal de la séance.
Oostéo : Pensez-vous que trop peu de personnes sont informées sur l’ostéopathie pour nourrissons ? Auquel cas est-ce que cette pratique pourrait avoir tendance à se démocratiser ?
Ophélie Bouchet : Il existe encore de nombreux préjugés, mais on observe une tendance à la démocratisation. Certes, il y a encore du boulot à faire mais on se trouve sur la bonne voie. Les gens ont besoin de vrais résultats, de vrais chiffres avec des preuves que ça marche ! La recherche et les études de cas sont nécessaires. Enfin, il ne faut pas négliger l’importance du bouche à oreille, premièrement pour recommander un ostéopathe qui sait s’y prendre avec les nourrissons, et deuxièmement pour rassurer la famille et les proches. Il est de plus en plus courant de voir des ostéopathes intervenir en milieu médical (en maternité par exemple), ce qui est encourageant et peut aider certains parents à relativiser sur cette médecine douce.
Toute l’équipe Oostéo tient à remercier Ophélie Bouchet pour le temps accordé au cours de cet entretien, et la soutient dans son désir de poursuivre ses formations spécialisées sur l’ostéopathie pour nourrissons.
Vous pouvez la joindre au 06 59 13 65 02, ou la consulter directement à son cabinet à Montech.