Quelle est la différence entre un Ostéopathe et un Kinésithérapeute ?
Dois-je aller voir un ostéopathe ou un kinésithérapeute ? Vous ne savez jamais vraiment vers qui vous tourner ! Le kinésithérapeute pour les muscles, et l’ostéopathe pour les os ? Et bien non ! Si en apparence ces deux métiers se ressemblent beaucoup, il existe en réalité beaucoup de différences. On vous explique tout pour ne plus jamais douter.
1. La différence entre un kiné et un ostéo
Le travail du kinésithérapeute
Le kinésithérapeute se concentre essentiellement sur le système musculo-tendineux. Son action est localisée sur la zone douloureuse. Il utilise dans un premier temps un traitement passif par techniques manuelles, ou à l’aide d’appareillages : massages, levée de tensions, pompage articulaire, étirements, physiothérapie (froid, chaleur et autre agent physique), électrothérapie…
Dans un second temps, il a pour rôle de réintégrer la zone douloureuse dans votre schéma corporel, par un travail de prise de conscience des mobilités du corps (proprioception), correction gestuelle, réathlétisation (renforcement, gainage, cardiotraining), apprentissage d’auto-traitement et conseils d’hygiènes de vie.
Le kinésithérapeute travaille manuellement ou avec des appareils : à ultrasons, d’électrothérapie, de fitness (tapis, vélo, etc.), de mécanothérapie (des haltères par exemple), ou encore de proprioception (plateau de Freeman, ballons de Klein…).
Il existe de nombreuses spécialités qui s’adaptent a différentes pathologies : kinésithérapie du sport, rééducation vestibulaire, uro-gyneco, chaines musculaires, technique McKensie…
Le travail de l’ostéopathe
L’ostéopathie est une méthode de soins qui s’emploie à déterminer et à traiter les restrictions de mobilité qui peuvent affecter l’ensemble des structures composant le corps humain. Le travail de l’ostéopathe est donc plus global, son but est d’harmoniser le corps dans son ensemble. Pour cela, il va utiliser différentes techniques uniquement manuelles : crâniennes, viscérales, faciales (dites « douces », qui permettent un déroulement des tissus) ou encore d’HVBA (des techniques où on entend le fameux “crac”). Toutes ces techniques sont appropriées à chaque type de patient selon son âge, ses antécédents, etc… Le but est de trouver la cause du problème, donc de remonter à l’origine de la pathologie afin de soulager et guérir, pour redonner de la mobilité et libérer les tensions musculaires, faciales, crâniennes et/ou viscérales.
2. Ostéopathe ou kinésithérapeute : quels motifs de consultation ?
Selon votre motif de consultation, il est préférable d’aller voir l’un ou l’autre…. on vous donne quelques exemples :
Votre kinésithérapeute pourra agir sur :
- la rééducation post-traumatique type entorse, fracture, tendinite, etc. ;
- la rééducation post-chirurgicale ;
- la rééducation rachidienne ;
- la rééducation des personnes atteintes de paralysie et/ou de troubles neurologiques ;
- la rééducation périnéo-vésico-sphinctérienne, après un accouchement par exemple ;
- la rééducation cutanée et des brûlés ;
- les affections respiratoires : du bébé (bronchiolites) à l’adulte ;
- les affections circulatoires (type drainage lymphatique) ;
- les affections rhumatismales.
Votre ostéopathe pourra agir sur :
- le système orthopédique et locomoteur : entorses, tendinites, lombalgies, dorsalgies, cervicalgies, douleurs articulaires (épaule, genou…), pubalgies, douleurs au coccyx, douleurs maxillaires ;
- le système neurologique : névralgies cervico-brachiales, intercostales, faciales, d’Arnold, cruralgies, sciatiques, etc. ;
- le système cardio-vasculaire : troubles circulatoires des membres inférieurs, congestion veineuse, hémorroïdes, palpitations, oppressions ;
- le système digestif : ballonnements, hernie hiatale, flatulences, troubles hépatobiliaires, colites, constipation, ptôse d’organes, digestion difficile, gastrites, acidité gastrique, etc. ;
- les système O.R.L. et pulmonaire : rhinites, sinusites, vertiges, bourdonnements, céphalées, migraines, bronchites, asthme, bronchiolites, etc. ;
- le système neuro-végétatif : états dépressifs, hyper nervosité, anxiété, stress, troubles du sommeil, spasmophilie… ;
- les séquelles de traumatismes : chutes, accidents de voiture… ;
- les femmes enceintes : préparation à l’accouchement, relâchement du dos/du bassin, etc. ;
- les bébés : possédant des plagiocéphalies (crâne plat), des coliques, des reflux…
3. Ostéopathie et kinésithérapie : législation, tarifs, remboursement
Les kinésithérapeutes sont des professionnels de santé ayant fait une formation en 4 ans dont les actes sont encadrés par le Code de la Santé. Ce titre est uniquement réservé, en France, aux personnes ayant obtenu un diplôme d’État validé par le Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes et étant inscrites au Conseil national de l’Ordre. À ce titre, ils agissent avec ou sans prescription médicale, et leurs actes sont remboursables par la sécurité sociale. Le tarif d’une séance varie selon le motif de consultation de 15 à 30 euros, et est remboursé à 60% en moyenne et 40% par les mutuelles.
Les ostéopathes, quant à eux, sont formés en 5 ans et doit avoir obtenu leur diplôme (DO) d’un établissement agréé par le Ministère de la Santé (décision n° 2015-20 du 7 juillet 2015). Ce sont des praticiens de première intention, ce qui veut dire qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une prescription (une ordonnance) du médecin pour consulter un ostéopathe. Les séances ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale, mais de plus en plus de mutuelles procèdent au remboursement de tout ou partie de la consultation. Votre ostéopathe pourra vous faire une facture que vous enverrez à votre mutuelle. 93% des français disposent d’une AMC et plus d’un tiers d’entre eux sont couverts en partie pour les actes ostéopathiques. De plus, l’ostéopathie est fondée sur la capacité du corps à s’auto-équilibrer et sur une connaissance approfondie de l’anatomie, c’est pour cela qu’1 à 3 séances en général sont suffisantes. Le tarif d’une séance peut varier selon les praticiens de 50 à 80 euros.
Pour conclure…
Ces deux disciplines ne sont pas en concurrence, elles sont différentes et complémentaires ! Dans le cas de suite de traumatismes ou de pathologies chroniques, toutes les études prouvent qu’un travail multimodal, impliquant plusieurs professionnels dont kinésithérapeutes et ostéopathes, permet d’obtenir les meilleurs résultats. Le concept de globalité de l’ostéopathie va stimuler la capacité d’auto-guérison du patient potentialisant le travail de rééducation entamé par le kinésithérapeute. Il est donc intéressant de réaliser des séances d’ostéopathie aux différentes phases de progression de votre rééducation : phase initiale (analgésie, récupération du gain articulaire), phase de reprise de conscience des mobilités, début de réathlétisation, et bien sûre en fin de rééducation. « Le travail individuel permet de gagner un match mais c’est l’esprit d’équipe et l’intelligence collective qui permet de gagner la coupe du monde. » Aimé Jacquet, ancien joueur et entraîneur international français de football.