Repérer la scoliose de l’enfant, le rôle de l’ostéopathie
La scoliose est une déformation de la colonne vertébrale survenant la plupart du temps dans l’enfance ou à l’adolescence. Il est important de la repérer le plus tôt possible pour limiter voire stopper son évolution. L’ostéopathie a-t-elle un rôle à jouer dans la prise en charge de la scoliose ?
Qu’est-ce qu’une scoliose ?
La scoliose est une déformation tridimensionnelle de la colonne vertébrale (rachis), c’est-à-dire dans les trois plans de l’espace :
- dans le plan frontal (déviation vers la droite ou la gauche),
- dans le plan sagittal (perte de la lordose physiologique (cambrure lombaire) et accentuation de la cyphose dorsale),
- dans le plan horizontal (rotations des vertèbres).
La scoliose touche 2 à 3% de la population, et est à prédominance féminine. Du fait de la rotation des vertèbres, les côtes d’un hémithorax vont faire saillie d’un côté, ce qui va entraîner une gibbosité, en particulier au niveau de la colonne dorsale. Elle peut apparaître à tout âge et débuter dès l’enfance, mais l’adolescence est une période à risque car la scoliose peut évoluer de manière plus rapide. Très souvent, l’accentuation de la scoliose coïncide avec la date des premières règles pour la jeune fille. C’est pourquoi il est important de dépister le plus tôt possible l’apparition d’une scoliose et votre ostéopathe pourra être un acteur de prévention. L’attitude scoliotique est à distinguer de la scoliose : on parlera d’attitude scoliotique quand la déviation du rachis est réductible, le plus souvent en position couchée. L’attitude scoliotique a plutôt une origine posturale ou d’inégalité des membres inférieurs par exemple.
Quelles sont les causes de la scoliose ?
Il existe différents types de scolioses :
- La scoliose idiopathique (la plus fréquente, environ 80% des cas).
- La scoliose congénitale (à la naissance).
- La scoliose secondaire dont l’origine est une maladie neuro musculaire ou autre.
- La scoliose dite « de novo » qui fait suite à une dégénérescence du rachis avec l’âge.
Il existe un caractère familial à cette maladie, ce qui fait évoquer une cause génétique pour certaines « scolioses idiopathiques » et, de fait, certains gènes ont été associés à cette forme de scoliose.
Quels sont les symptômes de la scoliose ?
La scoliose n’entraîne pas de douleurs particulières. Le principal symptôme est la déformation rachidienne, plus ou moins visible pouvant entraîner seulement dans les cas les plus extrêmes une perte de capacité respiratoire, cardiaques ou neurologiques. Parfois, des douleurs dorsales secondaires à la scoliose ainsi qu’une observation d’asymétrie de la colonne vertébrale ou dans la posture peuvent alerter les parents.
Comment fait-on le diagnostic d’une scoliose ?
Le premier signe d’alerte peut être l’observation d’une asymétrie. Le diagnostic repose avant tout sur un examen clinique en cabinet, que le pédiatre pratiquera tous les ans lors d’une visite de contrôle. De plus, lors de votre visite annuelle chez l’ostéopathe, celui-ci fera systématiquement un examen de la colonne vertébrale. Le patient est debout, l’ostéopathe observe le rachis dans sa globalité : courbure physiologique plus ou moins accentuée, alignement des vertèbres de dos, équilibre des épaules, du tronc, inégalité des membres inférieurs… Le praticien demandera ensuite au patient de se pencher en avant, tête baissée, bras pendants et jambes tendues pour mettre en avant une éventuelle gibbosité, ainsi que son volume et sa topographie s’il en retrouve une. En cas de suspicion de scoliose, l’ostéopathe réorientera le patient vers son médecin qui prescrira des radiographies qui permettront de calculer entre autres l’angle de la scoliose (angle de Cobb), qui pourra déterminer le degré de déformation. Les conventions médicales veulent qu’un angle inférieur à 10 degrés ne soit pas considéré comme une scoliose à part entière.
Mon enfant a une scoliose, comment le traiter ?
Le traitement de la scoliose dépend d’un certain nombre de facteurs (âge, degré de la scoliose, évolutivité…). L’objectif principal du traitement est de limiter l’aggravation voire de la faire régresser si la scoliose est légère et prise en charge à temps. Le traitement de la scoliose est avant tout pluridisciplinaire et se déroule sur plusieurs années. Il consiste en de la kinésithérapie prolongée, une activité sportive, parfois le port d’un corset orthopédique (seulement sur les scolioses au-delà de 30°). Dans les cas extrêmes (scolioses supérieures à 60°), la chirurgie sera proposée. L’ostéopathie sera également indiquée dans le suivi du patient scoliotique. En effet, l’objectif de l’ostéopathie est de redonner de la mobilité au système articulaire, musculaire, fascial, dans une vision globale du corps humain. Dans le cas d’une scoliose, la déformation du rachis va entraîner des compensations musculaires, articulaires, viscérales locales mais également à distance de la scoliose. De plus, certaines pertes de mobilité ou déséquilibres présents avant l’apparition de la scoliose pourront éventuellement accentuer son évolution ou certaines douleurs secondaires. L’ostéopathe pourra donc par des techniques adaptées au patient soulager les éventuelles douleurs liées à ces compensations, et redonner une amplitude articulaire vertébrale meilleure. Comme tout professionnel, l’ostéopathe vous apportera également des réponses et des conseils dans le suivi de la scoliose. Un suivi régulier (minimum 2 fois par an) et une observation de l’évolution sont indispensables. Un maintien de l’activité physique est également indiqué en privilégiant les sports symétriques (natation par exemple).