Traitement manipulatif ostéopathique et sa relation avec l’activité du système nerveux autonome
Traitement manipulatif ostéopathique et sa relation avec l’activité du système nerveux autonome démontré par la variabilité de la fréquence cardiaque. Des méthodes indirectes et non invasives qui fournissent des marqueurs de l’équilibre du SNA ont été développées et améliorées au cours des dernières décennies. La variabilité de la fréquence cardiaque (VRC) est l’une des méthodes les plus utilisées. La VRC est utilisée pour étudier l’équilibre autonome et il est généralement admis que la composante haute fréquence (HF) peut être utilisée comme marqueur de la modulation de la fréquence cardiaque vagale. Le rapport basse fréquence / haute fréquence (LF/HF) reflète également avec précision l’équilibre autonome.
Méthode
28 sujets ont été inclus à l’étude. Ils avaient entre 19 et 50 ans, étaient en bonne santé et avaient un ECG normal ainsi qu’une tension artérielle normale. Il y avait trois conditions expérimentales : contrôle sans intervention ; un traitement OMT impliquant une libération myofasciale cervicale, et un traitement fictif impliquant le placement des mains dans la région cervicale (sham). Le protocole a duré 30 minutes. Les changements de position du corps (horizontale contre inclinaison tête haute de 50 degrés, ce qui correspond au tilt) ont été intégrés à l’étude pour faciliter l’interprétation des mesures du tonus autonome. Les données ECG ont été enregistrées en continu tout au long de l’expérience. L’analyse du tonus autonome a été standardisée. Elle a été réalisée dans les 5 dernières minutes de la période horizontale 1, les 5 dernières minutes d’inclinaison et pendant les 5 premières minutes de récupération de la fréquence cardiaque dans la période horizontale 2. Le traitement, soit OMT ou simulé, a été administré pendant 2 minutes et a commencé 30 secondes après le début de l’inclinaison. Après la phase de traitement, les sujets sont restés en position verticale 8 min.
Ils ont participé à chacune des trois sessions distinctes au cours desquelles une seule des conditions expérimentales (contrôle, OMT, simulacre) a été administrée. Lors de la première session, chaque sujet a été assigné au hasard à l’une des deux conditions de traitement, OMT ou sham. Les sujets ont ensuite reçu l’autre condition de traitement au cours de la deuxième session. La condition de contrôle a été administrée comme la troisième condition. Les sujets ne savaient pas quel traitement ils recevaient à ce moment-là. Toutes les sessions ont été administrées dans les même conditions (horaire, lieu…).
Résultats
17 (9 hommes et 8 femmes) des 28 sujets ont terminé l’étude. Les exclusions correspondent à une absence de modification de l’ECG au moment du tilt, à un conflit d’horaire ou un déménagement. Les basses fréquences (LF) ont augmenté de manière significative dans les conditions de contrôle et de simulation lorsque les sujets étaient déplacés de l’inclinaison horizontale à l’inclinaison tête haute, F = 47,35, p < 0,001. L’ampleur du changement était similaire dans les conditions de contrôle et de simulation. Cependant, lorsque le traitement OMT a été appliqué en position tête haute, l’augmentation de LF était significativement moindre par rapport aux augmentations de LF qui se sont produites dans les conditions de contrôle et de simulation (p < 0,001). LF est revenu à la ligne de base dans les trois conditions expérimentales lorsque les sujets ont été remis en position horizontale.
En position d’inclinaison tête haute, les hautes fréquences (HF) dans les conditions de contrôle et de simulation ont significativement diminué, F = 43,005, p < 0,001. Le changement de HF n’était pas aussi important dans la condition de traitement OMT (p < 0,001).
L’inclinaison tête haute a significativement augmenté le rapport LF/HF dans les trois conditions, F = 30,49, p < 0,001, reflétant une augmentation du tonus sympathique. L’augmentation du rapport LF/HF était due à une augmentation de LF et à une diminution de la puissance HF. La libération myofasciale cervicale a entraîné un rapport LF/HF inférieur dans la phase d’inclinaison tête haute en diminuant LF et en augmentant la puissance HF par rapport au contrôle et au sham.
Conclusion
Cette étude montre quantitativement l’effet sur l’équilibre ortho/parasympathique d’une technique myofasciale cervicale via son action parasympathique. Les auteurs suggèrent de mener d’autres études utilisant d’autres techniques afin de voir leurs impacts sur le système nerveux autonome, ainsi que la réalisation d’études similaires chez le sujet présentant une pathologie.
Références
Henley CE, Ivins D, Mills M, Wen FK, Benjamin BA. Osteopathic manipulative treatment and its relationship to autonomic nervous system activity as demonstrated by heart rate variability: a repeated measures study. Osteopath Med Prim Care. 5 juin 2008;2:7.
