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La Respiration du Plongeur vue par un Ostéopathe

La Respiration du Plongeur vue par un Ostéopathe

La grande bleue vous appelle, le chant des sirènes vous fait vibrer. Mieux vaut se préparer avant de plonger. En effet, la forme physique et psychique est essentielle pour la pratique de la plongée. Pas uniquement pour profiter pleinement, ni parce que c’est un sport d’endurance, mais parce que c’est nécessaire pour lutter contre les risques d’accidents de décompression, contre les risques de narcose (ivresse des profondeurs), et pour pouvoir assurer sa sécurité personnelle et celle de sa palanquée. Enfin, la gestion de la respiration est elle aussi nécessaire pour la pratique de la plongée, en particulier pour les novices, qui sont ceux qui peuvent le plus souffrir de surpression pulmonaire.

L’importance de la fluidité de la respiration en plongée

L’important en plongée, c’est la fluidité. Inspirer. Expirer. Ne jamais bloquer. C’est le blocage de l’expiration qui la cause majeure de surpression pulmonaire, qui peut être mortelle. Alors entrainez-vous en piscine. Forcez l’expiration. Videz vos poumons. Puis réinspirez.

Comment avoir une respiration « efficace » ?

Face au courant, à cause d’un sur-lestage, parce que vous n’êtes pas un as de l’orientation et que vous devez palmez pour retourner au bateau, il vous faut une oxygénation correcte sans pour autant vider votre bouteille. Pour cela, faites du cardio. Entrainez votre cœur à pomper à un bon rythme et essayez de respirer sur la bonne cadence. Comptez votre respiration pour qu’elle soit régulière. Vous régulerez ainsi votre ratio oxygène / monoxyde de Carbone, ce qui permettra de lutter contre l’essoufflement.

Quel suivi thérapeutique du plongeur ?

Comme tous les sports à risques, il est nécessaire d’être suivi par un médecin. Il existe des médecins fédéraux formés à la prise en charge des plongeurs. Il leur faudra vérifier d’éventuelles malformation cardiaque (un foramen ovale perforé par exemple) qui peuvent interdire la pratique de la plongée. Mais aussi des pathologies pulmonaires. Enfin il est nécessaire de vérifier l’oreille interne et les tympans (consulter notre article Pourquoi mon Ostéopathe me met un Doigt dans l’Oreille ?). Mais aussi les dents ! Une carie mal soignée peut être source de barotraumatismes particulièrement douloureux. En parallèle de votre suivi médical, un suivi ostéopathique peut être de bon aloi. Entre la ceinture de plomb, le gilet stabilisateur et la bouteille, le dos et les muscles du plongeur sont mis à rude épreuve. S’assurer de ne pas partir en séjour plongée avec des restrictions de mobilité sur la colonne vertébrale peut vous éviter des déconvenues sur place. De plus votre ostéopathe pourra travailler sur votre diaphragme et votre cage thoracique pour vous permettre d’avoir la respiration la plus fluide et efficace possible (lire notre article sur l’Importance du diaphragme pour le corps humain).

Comment améliorer sa respiration ?

Souvenez-vous de Jean-Marc Barr faisant ses exercices de respiration sur le pont du bateau dans le Grand Bleu. Il pratiquait le Pranayama, il s’agit d’exercices de respiration du Yoga. On trouve par exemple, Bastrika, Kapalabhati, Nauli, et bien d’autres. Ce sont des exercices qui ont pour but de mobiliser la totalité des alvéoles pulmonaires en les désencrassant, agissant ainsi en véritable détoxification pulmonaire. Ces exercices sont à pratiquer sans modération afin de vous aider à améliorer votre capacité pulmonaire.

L’exemple pratique de Khapalabhati

1) Asseyez-vous confortablement, en tailleur si cela vous est possible. Concentrez-vous sur votre respiration de repos : elle est abdominale. A l’expiration votre ventre se rentre contre la colonne, à l’inspiration votre ventre se relâche. L’inspiration est automatique. Elle est involontaire. C’est l’expiration qui nécessite la contraction de vos abdominaux pour que votre ventre rentre et que vos poumons se vident.

2) Une fois que votre respiration est bien stabilisée, faites un cycle forcé. Une grande inspiration, puis une grande expiration. Uniquement par le nez, la bouche reste fermée pendant tout l’exercice. Inspirez à mi-poumons. Puis forcez l’expiration de manière très rapide. L’inspiration se fait de manière automatique.

Recommencez les expirations forcées et rapides. en laissant le ventre se gonfler entre chaque. Votre dos ne doit pas bouger, seul votre ventre bouge. Faites un cycle de 30 expirations forcées.

Relâchez-vous. Relâchez le ventre. Reprenez une respiration normale.

3) Puis recommencez pour 60 expirations forcées. Vous pouvez aller jusqu’à 100 expirations. Vous ressentirez alors pleinement votre sangle abdominale. Mais aussi une certaine liberté pulmonaire. Une grande chaleur peut vous envahir, signe que le sang circule partout. Et surtout un moment de flottement et de bien-être.

En pratiquant souvent vous améliorerez profondément la qualité de votre respiration, et vous vous sentirez plus calme, plus apaisé.

Les respirations carrées

Cet exercice travaille la respiration par la médiation, à la recherche du moment de flottement. Installez-vous confortablement. Relaxez-vous et fermez les yeux.

1) Inspirez sur 4 temps. Venez boucher la narine droite avec le pouce. Bloquez la respiration sur 4 temps.

2) Toujours la narine droite bouchée, expirez par la narine gauche sur 4 temps.

3) Puis bloquez la narine gauche avec les deux derniers doigts.

4) Bloquez la respiration sur 4 temps.

Inspirez ensuite par la narine droite sur 4 temps et reprenez le processus ci-dessus, ainsi de suite, en le respectant bien : 4 temps d’inspiration, 4 temps de blocage, 4 temps d’expiration, 4 temps de blocage. Une fois que la respiration devient aisée, passez à 5 temps. Puis 6, 7, 8…. Sans forcer. Vous ne devez pas avoir mal aux poumons, et la tête ne doit pas tourner.

Cet exercice vous aidera à développer votre capacité respiratoire, tout en vous apaisant.

Vous voilà prêts à plonger ! NB : on ne bloque jamais la respiration pendant la plongée !


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