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Accréditations d’écoles d’ostéopathie 2021

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Alors que le nombre d’ostéopathes français continuait de grimper en flèche ces dernières années, la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) a décidé de ne pas renouveler l’agrément de 9 écoles d’ostéopathie, laissant 2000 étudiants dans le flou pour cette année scolaire. Le communiqué de la DGOS du 23 août est clair : « Certains étudiants n’ont pas eu la garantie d’effectuer leur apprentissage dans les conditions requises par la réglementation à savoir de manière progressive, avec l’accompagnement systématique d’un enseignant ostéopathe et dans le cadre de consultations ». Par conséquent, se sont 9 écoles d’ostéopathie sur 31 qui n’ont pas vu leur agrément renouvelé après le 31 août. La raison principale évoquée par la DGOS est l’activité insuffisante de la clinique interne de ces établissements. L’ensemble des 9 établissements visés ont fait appel, soit devant le tribunal administratif, soit devant le Conseil de l’Etat, afin de demander une ré-instruction de leur dossier.

Le manque de pratique clinique et d’encadrement au centre du débat

Le décret de Décembre 2014 est formel : le référentiel de formation des écoles d’ostéopathie prévoit un total de 5000 heures de formation, réparties de la façon suivante :

  • 1500 heures de cours magistraux
  • 1800 heures de TD et TP
  • 1500 heures de formation en pratique clinique

Néanmoins, certains formateurs se sont vus dans l’impossibilité d’assurer la formation au sein des établissements en raison d’une activité professionnelle trop chargée. En effet, alors que le décret impose qu’un coordonnateur pédagogique doit réserver 50% de son temps pour la formation au sein de l’école, la Commission consultative nationale d’agrément (CCNA) s’est aperçue d’une manière très simple et sans remise en cause possible, que certains coordonnateurs exerçaient au moins trois jours par semaine (et parfois plus), leur activité d’ostéopathe libéral à leur cabinet. Comment ? En consultant leur agenda Doctolib ! C’est également de cette façon qu’elle s’est rendue compte que le cabinet de certains d’entre eux se situaient à plus de 200 voire 300 kilomètres de l’école d’ostéopathie à laquelle ils étaient rattachés, rendant leur présence la moitié du temps très incertaine…

Comment réagissent les représentants de la profession ?

Philippe Le Mentec, conseiller national de l’association Ostéopathes de France, est très clair : « Les dossiers de ces écoles présentaient de sérieux manquements. La décision de ne pas les agréer est logique et la profession voit cela d’un bon œil ». Il insiste sur la nécessité de réguler la profession d’ostéopathe, pour mieux la protéger. En effet, alors que l’on dénombrait 4000 ostéopathes autorisés à utiliser le titre et un numéro Adeli en 2002, puis 10.000 en 2011, nous ne comptons pas moins de 35.000 praticiens aujourd’hui, dont 22.000 ostéopathes exclusifs. Les conséquences directes sont simples : il n’y a pas suffisamment de travail pour que tout le monde puisse vivre dignement de sa profession, l’écart inégalitaire se creuse entre les professionnels, et le bénéfices annuel moyen des ostéopathes libéraux est en baisse, comme en témoigne le rapport UNASA 2019.

Résultat : quid des 2000 étudiants de ces écoles ?

Le ministère de la Santé a prévu que les étudiants des écoles non agrémentées soient affectés dans l’une des 22 écoles agréées, laissant la priorité aux étudiants en fin de formation, qui devraient pouvoir rester dans leur région d’origine. Mais qu’en est-il des étudiants de premières années ? Lalie Meynand, présidente de la Fédération nationale des étudiants en ostéopathie (FédEO) déplore le manque d’anticipation du ministère et les délais extrêmement courts pour réagir à ce séisme dans le monde de l’ostéopathie. Elle précise : « Certains étudiants de première année ont déjà décidé de reporter leur intégration à la rentrée prochaine et de faire autre chose en attendant. Nous avons obtenu pour eux une ouverture exceptionnelle à Parcoursup, sachant que la plupart n’y étaient même pas inscrits, persuadés d’avoir leur place dans l’une des écoles d’ostéopathie ». Elle termine toutefois sur l’importance de la qualité des formations proposées aux ostéopathes de demain. Les établissements n’ayant pas obtenu le renouvellement de leur agrément sont (à ce jour) :

  • Institut Ostéopathique de Bordeaux
  • Collège Ostéopathique du Pays Basque
  • Institut Supérieur d’Ostéopathie Grand Montpellier (ISOGM)
  • ISO Paris Est (Cetohm)
  • Oscar à Strasbourg
  • Ecole Danhier d’Ostéopathie à Paris
  • Atman à Nice
  • ATSA (Andrew Taylor Still Academy) à Lyon
  • IFSO à Rennes
  • Ainsi que les deux écoles suivantes, qui n’ont pas reçu l’agrément suite à leur première demande : Ecole d’Ostéopathie de la Réunion et Integrative Osteopathic school à Nice

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