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Quel apport de l’ostéopathie dans le conflit de hanche ?

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Qu’est ce que le conflit de hanche ?

Le conflit de hanche, ou conflit fémoro-acétabulaire (CFA) correspond à un contact anormal entre les os formant l’articulation de la hanche : le fémur (tête et col) et l’iliaque (acetabulum ou cotyle), il est la conséquence de variations anatomiques de ces pièces osseuses. Lors des mouvements de l’articulation (en particulier les plus extrêmes), les pièces osseuses vont « se cogner » et la répétition de ces contacts anormaux (prématurés) entre le fémur et l’acétabulum peut endommager certains éléments de l’articulation, tels que le labrum (anneau de cartilage fibreux sur le bord de l’articulation) et le cartilage pouvant aboutir à l’apparition précoce d’arthrose de hanche. Il existe principalement deux types d’altérations morphologiques :

  • Le conflit de type « cam », dans lequel la tête du fémur n’est pas être parfaitement sphérique mais plutôt ovale, souvent dû à une excroissance osseuse du col du fémur
  • Le conflit de type « pincer », dans lequel le cotyle est plus profond et son bord est trop recouvrant, cela va créer un effet de tenaille sur la tête du fémur

La population touchée par le CFA est celle de l’adulte jeune et physiquement actif, principalement ceux pratiquant des sports comme les arts martiaux, le football, le rugby, le hockey ou la danse. De façon générale, tous les sports qui demandent une flexion forcée de hanche sont exposés.

Quels sont les signes du conflit de hanche ?

Dans un premier temps, la douleur est le premier signe. Le plus souvent localisée au niveau du pli de l’aine, elle peut facilement être confondue avec une pubalgie.

  • Elle peut parfois irradier le long de la face interne de cuisse jusqu’au genou
  • Elle peut également avoir des répercussions dans la fesse
  • Elle évolue dans le temps :

1) Stade initial : la douleur survient après un effort intense 2) Stade intermédiaire : la douleur survient lors de l’effort et même lors des mouvements de flexion du quotidien comme monter des marches d’escaliers 3) Stade avancé : la douleur se produit en marchant, ce qui peut provoquer une boiterie, mais également au repos La limitation articulaire est un autre signe courant du conflit de hanche : diminution de l’amplitude des mouvements de la hanche, principalement lors de la flexion et de la rotation interne, à terme l’apparition d’arthrose peut limiter l’ensemble des mouvements de l’articulation.

Quels sont les traitements ?

La prise en charge médicale actuelle du CFA se fait par étapes, d’abord un traitement conservateur et si malgré tout, les symptômes évoluent, alors un traitement chirurgical est envisagé. Le traitement conservateur consiste en du repos, des anti-inflammatoires et, une modification de l’activité sportive incriminée (modifications des gestes et contrôle des amplitudes) ainsi qu’une correction des déséquilibres musculaires. Le traitement chirurgical se fait de plus en plus par arthroscopie, (sinon via chirurgie classique), et vise à améliorer les amplitudes articulaires en excisant les parties osseuses saillantes.

Quel apport de l’ostéopathie ?

Avant tout il est important de rappeler que dans le conflit de hanche, la localisation du trouble va déterminer le type de conflit et les lésions articulaires qu’il entraîne. Il est donc indispensable pour réaliser un traitement et un suivi efficace d’avoir au préalable réalisé des examens d’imagerie médicale, il en existe plusieurs : radio, IRM, IRM avec injection de produit de contraste, CT-Scan avec reconstruction de la hanche en 3D. La consultation en ostéopathie se déroule selon plusieurs phases :

Phase d’interrogatoire et de diagnostic

Si le diagnostic n’a pas encore été confirmé par une imagerie médicale, l’ostéopathe cherchera avant tout à savoir s’il peut s’agir d’un conflit de hanche grâce à l’anamnèse (recherche des signes cliniques) et à l’examen clinique (évaluation de la station debout, de la marche, des amplitudes articulaires de la hanche, tests orthopédiques spécifiques). Si nécessaire il vous réorientera afin de pratiquer les examens et d’avoir une action plus efficace lors du traitement.

Phase de traitement

L’ostéopathie a pour but de restaurer la mobilité des différentes structures anatomiques afin de permettre au corps de trouver un schéma de fonctionnement propre à chaque patient. L’ostéopathe va pouvoir agir sur la mobilité de la hanche en travaillant la souplesse des tissus organiques qui l’entourent, cependant comme la variation anatomique ne va pas disparaître, il va également avoir une action sur les articulations environnantes. Il va repérer et traiter toute perte de mobilité au niveau du bassin et des lombaires, ainsi que leurs causes primaires : dysfonctions viscérales du tube digestif (lire notre article sur l’ostéopathie au secours des troubles digestifs), dysfonctions dorsales, adaptation posturale des appuis aux sols, etc… Cela va permettre au patient de compenser les mouvements limités de la hanche par des mouvements du bassin et des lombaires, limitant ainsi l’évolution de la pathologie.

Phase de conseils

Grace à son analyse du schéma postural, l’ostéopathe pourra donner des conseils adaptés à chaque patient en fonction du conflit qu’il présente :

  • Correction des habitudes posturales : Définir les positions et mouvements à éviter (au travail, lors de la pratique sportive ou même les positions de sommeil) pour protéger son articulation et diminuer sa symptomatologie.
  • Décrire les activités peu traumatisantes pour la hanche afin que le patient maintienne sa forme générale.
  • Enseigner les exercices à pratiquer :

Pour la hanche : des déficits de force autour de la hanche peuvent accroître les lésions par manque de contrôle rotatoire, le renforcement permet d’éviter la mauvaise transmission des forces dans l’articulation. Pour la sangle abdominale et les muscles du dos afin de faciliter la compensation de la hanche par le bassin et les lombaires.


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