Afficher le menu

L’importance de l’ostéopathie dans le traitement des prématurés

prématuré ostéopathie science

Des chercheurs italiens l’affirment, le traitement ostéopathique entraînerait une diminution de la durée d’hospitalisation et des coûts financiers chez les prématurés ! Un article est paru récemment dans la célèbre revue scientifique « Medicine » où un groupe de chercheurs a réalisé une méta-analyse pour savoir si le traitement ostéopathique montre un réel intérêt chez les enfants prématurés.

Qu’est-ce que la méta analyse et pourquoi est-elle si intéressante ?

La méta-Analyse représente la démarche scientifique permettant d’obtenir le plus haut niveau de preuve possible sur un sujet donné dans le monde de la recherche. Lors d’une méta-analyse, les chercheurs récupèrent, trient, sélectionnent, analysent et synthétisent tous les résultats de toutes les meilleures études ayant précédemment traité du sujet en question, dans le but de faire ressortir une moyenne de résultats fiables et sûrs. C’est donc une véritable chance pour l’ostéopathie de bénéficier d’études comme celles-ci, qui lui apportent un vrai poids scientifique. La prématurité est un problème de santé particulièrement grave. En effet, les nourrissons touchés présentent, par rapport aux nouveau-nés à terme, une plus grande probabilité d’avoir des problèmes de santé ainsi que des retards cognitifs (perception, langage, mouvements, mémoire, raisonnement, décision…) et de développements. Cette réalité entraîne forcément des conséquences psychologiques, physiques et économiques considérables. Le traitement de ces prématurés représente donc un véritable enjeu de santé publique. Nous allons donc voir si l’introduction de traitements ostéopathiques peut être réellement une solution pour ce problème de santé majeur.

Méthode

Les chercheurs ont sélectionné cinq études parmi toutes celles existantes. Ils vont donc pouvoir étudier les résultats des traitements ostéopathiques sur un total de 1306 bébés prématurés. L’étude est la suivante : tous ces prématurés ont été séparés en deux groupes :

  • un groupe traité par l’ostéopathie en plus des soins habituels (645 prématurés) ;
  • un groupe non traité par l’ostéopathie avec seulement les soins habituels administrés aux prématurés (661).

Objectif de cet étude

Les scientifiques ont cherché à découvrir deux choses particulières :

  • Existe-t-il une différence de durée d’hospitalisation entre les prématurés traités par l’ostéopathie et les prématurés seulement traités par les soins habituels ? En effet, la durée d’hospitalisation est un véritable indicateur de l’état de santé des nourrissons.
  • Existe-t-il une réduction des coûts (en euros) par enfant par hospitalisation entre les prématurés traités par l’ostéopathie et les prématurés seulement traités par les soins habituels ?

Des résultats criants de vérité

Grâce à cette méta-analyse, les chercheurs ont montré que :

  • Les prématurés ayant reçu un traitement ostéopathique en plus des soins habituels présentaient une réduction significative de la durée d’hospitalisation de 2.71 jours par rapport à ceux qui ne subissent aucun soin ostéopathique.
  • Le coût des nourrissons prématurés traités par l’ostéopathie est significativement plus faible par rapport à ceux non traités. Seules trois études sur les cinq avaient fait une évaluation des coûts par enfant par hospitalisation. La première étude indique une moyenne de –1545.66 euros par chaque enfant traité par l’ostéopathie. La seconde indique une moyenne de –1888.03 euros par chaque enfant traité par l’ostéopathie, et la dernière indique une moyenne de -1203.29 euros par chaque enfant traité par l’ostéopathie.
  • Toutes les études n’ont rapporté aucun événement indésirable associé à une intervention ostéopathique.

L’explication des résultats par les scientifiques

Des études ont récemment montré qu’il existait plus de substances inflammatoires circulantes chez les nouveaux nés prématurés, ainsi qu’une immaturité du système nerveux autonome (système qui permet de réguler différentes fonctions automatiques de l’organisme comme la digestion, la respiration, la circulation sanguine…) par rapport aux bébés nés à terme. Or, il se trouve qu’il existe des preuves préliminaires en laboratoires qui indiquent que le traitement ostéopathique pourrait justement provoquer une action anti-inflammatoire, ainsi qu’une baisse de l’activité de de système nerveux autonome. Ces recherches pourraient donc permettre d’émettre les premières hypothèses pour expliquer les résultats particulièrement prometteurs évoqués ci-dessus.

Conclusion et commentaires

Cette méta-analyse nous introduit donc de nouvelles preuves que le recours à l’ostéopathie chez les bébés prématurés semble être particulièrement efficace. Les scientifiques de l’étude, qui ne sont pas ostéopathes, suggèrent eux-mêmes d’ailleurs que l’utilisation de l’ostéopathie pour les nourrissons prématurés pourrait être recommandée comme thérapie adjuvante dans la routine de soins pour les prématurés. Ces résultats sont non seulement prometteurs pour les prématurés et leurs familles, mais ils le sont également pour la société française. Nous sommes tous au courant des enjeux économiques auxquels le monde de la santé français doit faire face actuellement avec toutes les restrictions budgétaires qui en découlent. Imaginez l’enjeu économique que pourrait représenter l’intégration des soins ostéopathiques dans ce domaine, surtout lorsque l’on connaît le coût particulièrement important des prématurés pour une société (6 milliards de dollars chaque année aux États Unis par exemple). Alors n’hésitons pas à partager des études comme celles-ci, pour que l’ostéopathie soit petit à petit intégrée dans le processus pluridisciplinaire concernant la prise en charge des prématurés.

Références

Osteopathic manipulative treatment showed reduction of length of stay and costs in preterm infants. A systematic review and meta-analysis Authors: Diego Lanaro, PhD,a Nuria Ruffini, DO,a,∗ Andrea Manzotti, DO,b and Gianluca Lista, MDc Published: Medicine (Baltimore). 2017 Mar; 96(12): e6408. Published online 2017 Mar 24. doi:  10.1097/MD.0000000000006408 Cet article est rédigé par Laurent Louat.


Autres publications à découvrir

Consulter un ostéopathe