[Lettre ouverte] L’accès aux masques : le calvaire des ostéopathes
S’il y’a bien un métier où la distanciation sociale est par définition inapplicable, c’est celui d’ostéopathe. Et pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, les ostéopathes ne font pas partie des professions concernées par les fermetures administratives décidées le 16 mars dernier. Totalement exposés au Covid, les ostéopathes n’ont également pas le droit de s’approvisionner en masques dans les pharmacies. En effet, ils ne sont pas reconnus comme professionnels de santé. La condition exigée pour s’approvisionner du précieux graal. En fait, les ostéopathes font partie de ces professions qui ne rentrent pas dans les cases. Et pourtant, ils sont près de 30 000 en France… La reprise de l’activité souhaitée par l’Etat à partir du 11 mai devient sur le plan financier indispensable pour la plupart des ostéopathes. Pour eux, pas d’annulation de loyer ou de charges comme c’est le cas dans d’autres secteurs. Le fonds de solidarité mis en place apporte de l’oxygène. Néanmoins, il y’a un moment ou les charges et les crédits en cours imposent un retour à l’activité. Mais pour travailler, il faut se protéger et protéger le patient. Et quand un ostéopathe est finalement logé à la même enseigne que n’importe quel citoyen, alors qu’il va passer plusieurs heures par jour à manipuler le corps d’un patient, il y’a de quoi grincer des dents. Le but de cette publication n’est pas de tirer une sirène d’alarme ou de s’apitoyer sur le sort des ostéopathes. Il est évident que les personnes à risques, les malades et certains professionnels sont plus prioritaires que les ostéopathes dans l’obtention des masques. Néanmoins, il y’a clairement une non-reconnaissance et une contradiction à laquelle fait face l’ostéopathe : être légalement autorisé à travailler, mais sans avoir un accès « facilité » aux équipements de protection indispensables à son travail. Plus que jamais, le système D sera dans les prochains jours le maître mot des ostéos.