Famille d’accueil pour chatons et ostéopathe en Alsace
Dans cette rubrique « portraits d’ostéopathes », Clara Preik nous dévoile son parcours, ses choix, et sa vie en dehors de l’ostéopathie. Telle une discussion entre amis autour d’un café, nos ostéos se livrent sur ce qui les a poussés à se lancer en libéral, ce qu’ils aiment faire en dehors du cabinet, en exclusivité sur notre blog. Vous découvrirez comment le destin s’est chargé de la convertir en ostéopathe, tout en offrant aux chatons alsaciens la possibilité de trouver en elle une deuxième mère, en attendant la fin de leur sevrage. Bienvenue dans le comptoir de Oostéo.
Bonjour Clara, peux-tu te présenter ?
Bonjour l’équipe, je suis Clara Preik, j’ai fait mes études au Collège Ostéopathique Européen (COE, aujourd’hui Holistéa). J’ai commencé l’ostéopathie par des remplacements en région parisienne, avant de m’exiler en Franche-Comté puis en Alsace. A vrai dire, c’est ma rencontre avec un alsacien qui m’a poussée à m’installer à Colmar, ville que j’avais découverte en vacances en 1998, et dans laquelle j’ai décidé de jeter l’ancre 20 ans après pour y travailler ! N’étant pas de la région, j’ai toutefois eu la chance de m’installer dans un local partagé avec plusieurs professionnels de santé, ce qui m’a donné un coup de pouce non négligeable pour débuter, avant de compter progressivement sur le bouche-à-oreille pour me développer. J’avais en parallèle un petit job qui n’avait rien à voir avec l’ostéopathie pour arrondir les fins de mois à mes débuts, que j’ai lâché progressivement pour me consacrer au cabinet à temps plein.
Ostéopathe : quelle est le plus grand obstacle selon toi ?
On pense toujours à la concurrence entre praticiens, mais je dirais le manque de lien entre les ostéopathes. Selon moi, il y a de la place pour tout le monde, mais je trouve dommage de ne pas communiquer davantage avec d’autres membres de ta profession. On ne peut pas dire qu’il y ait de voix commune pour les ostéopathes à l’heure actuelle, j’ai le sentiment que nous ne sommes pas très solidaires les uns avec les autres, ni vraiment fédérés à mes yeux. Cependant, on voit naître avec le contexte actuel une solidarité naissante qui a le mérite de sortir de l’ombre, comme le groupe Facebook d’entraide entre ostéopathes par exemple, qui est à l’initiative des ostéopathes eux-mêmes. C’est important de définir des buts communs afin de nous regrouper davantage en quelques sortes. D’autant plus que nous avons tout intérêt à communiquer pour démocratiser davantage l’ostéopathie aux yeux des patients, et autres professionnels de santé, et c’est en ne faisant qu’un qu’on y parviendra réellement.
Quels sont les atouts de la profession d’ostéopathe dans ton cas ?
J’ai en tête 2 points positifs incontournables. Dans un premier temps, l’indépendance, le fait de pouvoir gérer mon planning comme je le veux, d’être libre dans mon emploi du temps, d’être maître de mon travail, d’y consacrer beaucoup d’énergie et de constater que cela porte ses fruits pour ma situation personnelle et professionnelle. Ensuite, en tant qu’ostéopathe nous sommes très proches des personnes, les séances durent 45min voire une heure, on crée donc du lien et on apporte du soutien au patient, tant sur le plan mécanique, physique, que sur le plan émotionnel et psychologique. C’est un métier merveilleux que de pouvoir soulager les personnes dans leur globalité.
Aurais-tu une anecdote à nous raconter ?
A chaud, j’ai en tête une histoire survenue avec un de mes tout premiers patients en dehors de l’école. Ça s’est passé pendant mon tout premier remplacement, et je peux te dire que quand tu débutes et qu’en plus tu travailles pour quelqu’un, ce genre d’histoire te marque ! Un jeune homme, de la même génération que moi environ, vient pour un mal de dos. Lors de l’anamnèse, je cherche à comprendre d’où vient le problème, mais j’observe une certaine gêne de sa part. Au fur et à mesure que la séance avançait, je cherche à soulager le patient, et réitère ma question que je pose différemment. Pour m’expliquer tacitement la raison de sa venue, après un long silence sur l’origine de son mal de dos, il décide de se lever, et de me mimer de la façon la plus simple qui soit un acte sexuel, en avouant avoir déclenché sa douleur avec sa compagne. Quand il s’agit d’un de tes tous premiers patients, en remplacement, tu ne peux que t’en souvenir !
Si demain tu n’es plus ostéopathe, qu’ aimerais-tu faire ?
Je travaillerais dans le graphisme. Au lycée déjà, lorsqu’on doit présenter ses vœux, je m’étais inscrite à la fois dans l’école d’ostéo et dans une prépa pour intégrer une école d’art. J’avais volontairement décidé de ne pas choisir entre les deux, et de laisser le destin s’en charger pour moi. C’est finalement mon école d’ostéo qui a répondu en premier… Je fais surtout du dessin en règle générale, et j’aimerais beaucoup me mettre à la caricature, je profite de la période de confinement (interview réalisée fin Mars 2020) et de la fermeture des cabinets pour consacrer une partie de mon temps au dessin.
Tu exerces à Colmar, ressens-tu une saisonnalité dans ton activité ?
Je ne me rends pas forcément trop compte de la saisonnalité. Colmar est surtout fréquentée en hiver pour son marché de Noël, et durant les deux mois d’été, mais depuis l’avènement d’une série chinoise tournée à Colmar, il n’y a plus de saison, en raison de l’arrivée de touristes chinois (ou autres) en continu dans la ville. Ensuite, j’aimerais souligner que les alsaciens sont très fidèles. Quand tu n’es pas de la région et que tu ne connais pas, tu peux les trouver froid au premier abord, mais quand tu apprends à bien les connaître, tu réalises qu’ils sont très fidèles, qu’ils reviennent régulièrement te voir au cabinet, toi et pas quelqu’un d’autre, et que le bouche-à-oreille est bien développé. Je n’ai pas tant de touristes que ça, notamment parce que j’ai fait le choix de ne pas me tourner vers les plateformes de prise de rendez-vous en ligne, et que je privilégie le téléphone pour le premier contact avec mes patients. J’ai donc davantage l’assurance d’avoir des patients qui viennent me voir moi, plutôt que des personnes qui viendraient en urgence vers le premier ostéo disponible.
Que fais-tu à côté de l’ostéopathie ?
J’aime bien couper complètement lorsque je sors du cabinet. Je m’occupe de mon chat qui prend une grande part dans ma vie, ainsi que les petits chatons que j’ai à la maison, puisque je suis famille d’accueil à la SPA de Colmar, je reçois de temps en temps de petits pensionnaires qui ont perdu leur maman et qui attendent leur future famille. En France, l’adoption de chaton se fait au bout de 2 mois et demi – 3 mois, si on les retrouve avant ils sont confiés à la SPA ou une famille d’accueil pour les sevrer. Tous ceux que j’ai eu arrivaient à manger solide mais sinon on doit remplir le rôle de la maman ! Mon chat était seul et s’est retrouvé de plus en plus seul au fur et à mesure que mon cabinet se développait, j’ai décidé de faire d’une pierre deux coups, en proposant de nouveaux pensionnaires à mon chat tout en aidant des petits chatons avant leur adoption future. Sinon, je fais un peu de dessin, de cuisine, et profite de la région qui est magnifique.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune ostéopathe ?
Accroche-toi sans écouter les voix qui s’élèvent pour te faire douter, qui te disent que c’est compliqué et que tu n’y arriveras pas. Quand on a envie et qu’on se donne à fond, ça finit par payer un jour.
Que penses-tu de ce format d’interview ?
On découvre de nouvelles facettes des personnes, c’est top de découvrir qui est ton ostéopathe une fois qu’il sort du cabinet, ça permet de se dévoiler sans pour autant rentrer dans le voyeurisme, et ça permet de se rapprocher et re-solidariser les ostéopathes entre eux. L’équipe Oostéo remercie Clara Preik pour le temps qu’elle nous a accordé lors de cette interview, et les échanges plein de vérité que nous avons pu avoir. Nous vous invitons à consulter son site internet, ostéopathe à Colmar, et à la contacter au 06.65.61.06.01 pour plus d’informations.Pour échanger avec nous, ou nous faire part de votre expérience, n’hésitez pas à nous contacter par formulaire via notre plateforme.