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Conduite à tenir devant une douleur lombaire : les signaux d’alerte

douleur lombaire osteopathe

En octobre 2021 se tenaient, à La Défense, les journées nationales de médecine générale. Le Dr Violène Foltz Benjamen, rhumatologue, y a présenté une conduite à tenir face aux signaux d’alerte dans la prise en charge d’une lombalgie. L’objectif était de répertorier les diagnostics différentiels en cas de lombalgie, mais également de mettre en évidence les symptômes d’urgence tels que le « syndrome de la queue-de-cheval ».

Qu’est-ce qu’une lombalgie ?

La lombalgie (consulter notre article sur le soulagement de la lombalgie par l’ostéopathie), plus communément appelée « lumbago » ou « tour de reins », est une douleur soudaine et aiguë située au niveau lombaire. Elle fait souvent suite à un effort musculaire intense, un coup de froid, ou tout simplement à un épisode de grande fatigue.
Il existe deux types de lombalgies :

  • La lombalgie mécanique qui peut devenir chronique si la douleur dépasse les trois mois.
  • La lombalgie symptomatique associée à une pathologie sous-jacente nécessitant une prise en charge spécifique.

La douleur de lombalgie est généralement apaisée en position allongée, tandis que les changements de position l’accentuent. Comme le précise la rhumatologue, « une lombalgie mécanique s’améliore toujours dans le temps. Une douleur qui s’aggrave est forcément suspecte ».

Déficit sensitif

Il est primordial de procéder à un interrogatoire minutieux afin de déterminer si la douleur du patient est bien d’origine lombaire. Dans ce cas, la mobilisation des lombaires déclenche la douleur. Il est également important de rechercher les signes d’aggravation, afin d’identifier un éventuel syndrome de la queue-de-cheval. Ce syndrome est le résultat d’une compression des racines nerveuses lombaires. Il entraîne des troubles sensitifs de la région périnéale et des membres inférieurs.

Une douleur s’aggravant avec le temps, des fuites urinaires et fécales ainsi qu’une paresthésie de la zone périnéale sont des signes d’alertes d’un syndrome de la queue-de-cheval.

Déficit moteur

Il est également important de surveiller les aggravations motrices en testant une éventuelle perte de force du triceps sural, ou bien des releveurs du pied. Pour cela, il sera demandé au patient d’effectuer le test de la marche sur la pointe des pieds et sur les talons.

La lombalgie hyperalgique

Une lombalgie hyperalgique est généralement résistante aux antidouleurs, notamment à la morphine. Elle ne représente pas une urgence chirurgicale en soi, mais peut nécessiter une hospitalisation du patient, afin de prendre en charge les douleurs intenses.

Quels examens complémentaires en cas de signes d’alertes ?

Certains signes d’alertes requièrent une prescription d’examens complémentaires, afin de différencier la lombalgie symptomatique de la lombalgie chronique.
Voici les signaux d’alerte que la Haute Autorité de Santé recommande de surveiller :

  • Patient de < 20 ans et de > 55 ans ;
  • Patient présentant un antécédent traumatique ;
  • Patient avec antécédent oncologique ;
  • Patient présentant une immunodépression ;
  • Altération de l’état général ;
  • Douleur de type non-mécanique ;
  • Douleur dorsale ;
  • Utilisation prolongée de corticoïdes ;
  • Symptômes neurologiques ;
  • Déformation osseuse.

La Haute Autorité de Santé rappelle que ces signes d’alerte doivent rester à l’esprit du praticien devant toute douleur lombaire. Pris séparément ces signes ne présentent pas d’urgences particulières, mais leur combinaison doit alerter et faire suspecter une pathologie sous-jacente. C’est pourquoi l’anamnèse doit être précise.

La prescription d’imagerie IRM n’est nécessaire qu’en présence de signaux d’alerte, ou lors de l’observation d’une chronicité des symptômes.

Plusieurs mesures de précaution, dont le mouvement et l’activité physique sont préconisés par la HAS, afin d’éviter une synchronicité des symptômes. L’évolution est généralement favorable au bout de quelques semaines.

Sources


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