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Syndrome d’empiètement sous-acromial

Syndrome d’empiètement sous-acromial

Saviez-vous que l’épaule est l’articulation la plus instable du corps ? L’articulation de l’épaule est, en effet, la plus mobile. Elle est de fait très complexe. Elle est composée de 4 articulations, qui lui permettent d’obtenir une mobilité dans les trois plans de l’espace. Cette hypermobilité la rend sujette à de nombreuses pathologies. Dans cet article, nous allons nous intéresser à la prise en charge chirurgicale du syndrome d’empiètement sous-acromial.

Description du syndrome sous acromiale

L’articulation de l’épaule est une énarthrose. L’énartrose est une articulation mobile à surfaces sphériques, l’une convexe et l’autre concave, qui permet aux os des mouvements dans trois directions. L’épaule est composée de 4 articulations :

  • L’articulation gléno-humérale relie la tête de l’humérus à la glène de la scapula
  • L’articulation acromio-claviculaire relie l’acromion à la clavicule
  • L’articulation sterno-claviculaire relie la clavicule au sternum
  • L’articulation scapulo-thoracique est un espace entre la scapula et le thorax

L’espace entre la clavicule, l’humérus et l’acromion est restreint dans le syndrome d’empiètement. En effet, il y a un équilibre très complexe entre ces trois os, les muscles et les tendons de cette zone. Le syndrome d’empiètement sous-acromial est fréquemment lié à une diminution de l’espace sous l’acromion. Cela entraîne donc un frottement et une douleur chez le patient. La répétition de mouvements abducteurs, peut être un facteur de risque du syndrome sous-acromial. Ainsi les activités de type : peinture, tennis, natation et autres activités incluant des mouvements aériens, peuvent favoriser un empiètement. Le patient ressent une vive douleur lors de l’abduction du bras.

En cabinet, le patient se plaint de difficultés à effectuer des gens simples comme : se laver les cheveux ou bien dégrafer son soutien-gorge pour une femme. Le test de Neer permet au praticien d’objectiver l’implication de la coiffe des rotateurs dans le syndrome sous-acromial.

Sur le long terme, cela peut entraîner une inflammation de la coiffe des rotateurs, ou de la bourse sous-acromiale. Si cela n’est pas pris à temps, les tendons de la coiffe des rotateurs tendent à s’affiner et peuvent finir par se déchirer.

Différents traitements chirurgicaux du syndrome d’empiètement sous-acromial

Une analyse a été réalisée à partir de 12 essais contrôlés et randomisés auprès de 891 adultes atteints de syndrome sous-acromial. L’intérêt de cette analyse était de mettre en exergue l’évolution de la douleur entre les patients ayant subi une injection de corticostéroïdes guidée par ultrasons, de celle guidée par repères anatomiques. Les ultrasons permettent de repérer les zones douloureuses et les petites inflammations. Ils améliorent également la précision des injections. Compte tenu du coût de cette technique et du bénéfice incertain, il était donc important de faire cette étude. Dans cette analyse, on remarque un soulagement de la douleur ainsi qu’une nette amélioration fonctionnelle.

Une autre étude a analysé la pertinence de la décompression sous-acromiale dans ce syndrome, en comparant avec une arthroscopie, une chirurgie placebo et une thérapie par l’exercice. De nombreuses études démontrent que la décompression sous-acromiale n’est pas plus efficace que la prescription d’exercices spécifiques. Elle est pourtant fréquemment proposée. Pour cette étude, 210 patients avec des symptômes compatibles avec un syndrome sous-acromial ont été divisés en 3 groupes randomisés, et suivis pendant 2 ans. Les résultats de cet essai montrent qu’il n’y aucun bénéfice significatif à effectuer une décompression sous-acromiale par rapport à une arthroscopie diagnostique. Cette étude étant en double aveugle, la pertinence des résultats comparant la décompression sous-acromiale aux exercices thérapeutiques est caduque.

Conclusion

Au vu des résultats des études, la prise en charge médicamenteuse associée à une thérapie physiologique semble pertinente à prescrire en première intention. La prescription d’anti-inflammatoire et l’arrêt des mouvements provoquant la douleur sont recommandés. La kinésithérapie permettra d’ouvrir l’espace sous-acromial. Il serait donc intéressant d’ajouter une composante thérapeutique manuelle, pour permettre une décoaptation de cet espace restreint, un relâchement des tissus et ainsi améliorer la mobilité sous-acromiale. Si la douleur persiste, les injections guidées par ultrasons peuvent être envisagées.

Sources

Syndrome du conflit sous-acromial – Institut Français de Chirurgie de la Main (institut-main.fr)

Ultrasons – Service de rhumatologie – CHUV

Efficacité de l’injection de corticostéroïdes guidée par ultrasons par rapport à l’injection de corticostéroïdes guidée par un repère anatomique sur la douleur, la fonction physique et l’innocuité chez les patients atteints du syndrome d’impingement sous-acromiant : une revue systématique et une méta-analyse – PubMed (nih.gov)

Décompression sous-acromiale versus arthroscopie diagnostique pour l’impact de l’épaule : essai clinique randomisé et contrôlé par chirurgie placebo – PubMed (nih.gov)

Syndrome d’impact de l’épaule: symptômes, traitements, causes et plus encore (webmd.com)


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