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Endométriose : quel soutien de l’ostéopathie dans la douleur pelvienne ?

Introduction

L’endométriose est une affection gynécologique chronique caractérisée par la présence ectopique de tissu endométrial, induisant une réaction inflammatoire locale et une fibrose progressive.
Elle affecte environ 10 % des femmes en âge de procréer.

Ses manifestations cliniques les plus fréquentes incluent :

  • des dysménorrhées sévères,
  • des dyspareunies,
  • des douleurs pelviennes chroniques,
  • et, dans certains cas, une infertilité.

Bien que la prise en charge repose principalement sur les traitements hormonaux et, si nécessaire, la chirurgie, de nombreuses patientes présentent des douleurs persistantes malgré une prise en charge médicale optimisée.
Dans ce contexte, les approches complémentaires, dont l’ostéopathie, suscitent un intérêt croissant pour améliorer la qualité de vie et réduire la douleur.


I. Endométriose : une pathologie complexe et invalidante

Les symptômes les plus courants incluent :

  • Douleurs menstruelles (dysménorrhée), souvent réfractaires aux antalgiques de première ligne.
  • Douleurs pelviennes chroniques (> 6 mois), exacerbées par la présence d’adhérences péritonéales.
  • Troubles digestifs et urinaires, en lien avec les localisations extra-utérines.
  • Fatigue chronique, associée à l’inflammation systémique et à la douleur persistante.

Ces douleurs altèrent profondément la qualité de vie, avec un retentissement psychologique important (anxiété, dépression), justifiant une approche multidimensionnelle.


II. Intérêt de l’ostéopathie : relâcher les tensions et améliorer la circulation

L’ostéopathie n’a pas vocation à traiter les lésions d’endométriose, mais à agir sur les conséquences fonctionnelles : restrictions de mobilité viscérale, tensions musculo-fasciales et perturbations circulatoires.

1. Techniques viscérales et pelviennes

Les techniques manuelles visant la mobilité des organes pelviens (utérus, rectum, vessie) peuvent réduire les contraintes mécaniques générées par les adhérences.

Un travail spécifique sur le diaphragme thoracique et pelvien améliore la dynamique respiratoire et le retour veineux pelvien, limitant la congestion.

2. Libération des fascias et adhérences

Les adhérences induites par l’endométriose limitent la mobilité tissulaire.
Les techniques fasciales ont pour objectif de :

  • Restaurer la souplesse tissulaire et réduire la tension.
  • Favoriser la circulation lymphatique et veineuse, contribuant à une diminution de la sensation de lourdeur et d’inflammation.

Mécanismes physiologiques supposés

L’action de l’ostéopathie pourrait s’expliquer par :

  • une modulation neuro-musculaire et un effet sur les récepteurs nociceptifs,
  • une réduction de l’hypersensibilisation centrale, souvent observée dans les douleurs chroniques.

III. Suivi multidisciplinaire et place de l’ostéopathie

Les recommandations actuelles insistent sur la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire :

  • Traitement hormonal ou chirurgical pour contrôler la progression de la maladie.
  • Kinésithérapie pelvienne pour la rééducation musculaire.
  • Approches complémentaires (ostéopathie, diététique anti-inflammatoire, soutien psychologique) pour améliorer le confort de vie.

L’ostéopathie peut être particulièrement pertinente dans les phases intercritiques, afin de réduire la tension myofasciale et d’améliorer la mobilité globale.


Cas clinique : Léa, 25 ans

Léa, 25 ans, a récemment été diagnostiquée avec une endométriose après plusieurs années de douleurs menstruelles invalidantes, accompagnées de troubles digestifs et d’une fatigue importante.

Elle a tenté un traitement hormonal prescrit par son gynécologue, mais a dû l’arrêter en raison d’effets secondaires marqués (prise de poids, baisse du moral, migraines).

Soucieuse de trouver des solutions plus naturelles et respectueuses de son équilibre, Léa se tourne vers une approche globale combinant ostéopathie (pour soulager les tensions pelviennes et viscérales) et alimentation anti-inflammatoire, afin de limiter l’inflammation et d’atténuer ses symptômes.


Conseils pour améliorer le confort au quotidien

Gérer la douleur naturellement

  • Utiliser la chaleur (bouillotte sur le bas-ventre ou le bas du dos).
  • Pratiquer des étirements doux et du yoga ciblé (posture de l’enfant, du chat et de la vache).
  • Recourir à l’auto-massage abdominal pour relâcher la tension.

Adapter son alimentation

  • Favoriser les aliments anti-inflammatoires (alimentation méditerranéenne) : petits poissons gras, légumes variés, fruits rouges, épices (curcuma, gingembre).
  • Limiter les produits transformés, sucres raffinés et excès de produits laitiers.
  • Maintenir une bonne hydratation pour soutenir le système digestif et lymphatique.

Préserver la mobilité et la circulation

  • Bouger régulièrement (marche, natation douce).
  • Respirer profondément pour mobiliser le diaphragme et réduire la pression pelvienne.

Anticiper les périodes douloureuses

  • Planifier des séances d’ostéopathie avant les règles si cela soulage.
  • Prévoir des temps de repos et alléger les activités en phase critique.

Conclusion

L’endométriose reste une pathologie complexe nécessitant une stratégie thérapeutique pluridisciplinaire.

L’ostéopathie, en tant qu’approche complémentaire, pourrait réduire les douleurs pelviennes, améliorer la mobilité et soutenir la qualité de vie.

Cette prise en charge doit être adaptée à chaque patiente, en accord avec le praticien, et viser avant tout l’amélioration de la qualité de vie durant ces périodes douloureuses.


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