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Syndrome rotulien et ostéopathie

Syndrome rotulien et ostéopathie

Le syndrome rotulien ou syndrome douloureux fémoro-patellaire (SDFP) constitue un des diagnostics les plus fréquemment posés en présence d’une douleur antérieure de genou chez l’adolescent et l’adulte. Le SDFP représente même 25 à 40% de l’ensemble des problèmes de genou en médecine du sport.

Qu’est qu’un syndrome rotulien ?

Le Syndrome rotulien peut être défini par une douleur antérieure du genou au niveau de la rotule (appelée également patella), cette douleur est souvent majorée par les mouvements de flexion-extension répétés du genou et par la position assise prolongée. Il ne doit pas être confondu avec l’instabilité patellaire (pouvant entraîner des luxations rotuliennes) ou l’arthrose fémoro-patellaire, même si ces pathologies peuvent coexister. Pour bien comprendre le mécanisme qui résulte de ce syndrome, il faut étudier le fonctionnement de l’articulation du genou :

Lorsque le genou est en extension, la rotule est libre, et aucune charge n’est appliquée sur elle. A partir de 30° de flexion du genou, la rotule s’engage dans la trochlée fémorale, entre 30° et 60° le contact se fait au niveau de sa partie moyenne, puis au-delà de 90° de flexion, la charge se répartit sur les facettes rotuliennes internes et externes.

Un chemin est donc tracé à travers le fémur pour que la rotule s’y engage sans contraintes lors des mouvements de flexion, le syndrome rotulien est la conséquence d’un mauvais cheminement de la rotule lors de la mobilisation du genou, entraînant une compression excessive et des frottements répétés sur les surfaces articulaires de la rotule.

Quelles en sont les causes ?

Anomalies anatomiques

La dysplasie fémoro-patellaire correspond à une anomalie du développement. Il existe une anomalie morphologique de la forme de la rotule ou de la trochlée, cette dernière pouvant être plus ou moins plate, voire bombée.  Lors de la flexion du genou, la rotule ne s’engage pas correctement dans la trochlée et a tendance à sortir de son logement favorisant ainsi l’apparition d’un syndrome rotulien voir de luxations rotuliennes.

Défaut d’alignement et altération de la biomécanique du membre inférieur

La position de la rotule est définie également par la position des articulations du membre inférieur, l’apparition du syndrome rotulien sera donc favoriser par des déséquilibres posturaux tels que :

  • Un genuvarum ou un genuvalgum (jambes arquées ou jambes en X)
  • Un flexum (genou légèrement fléchis) ou un recurvatum (genou en hyperextension)
  • Une anomalie de la voute plantaire (pied plat ou pied creux)
  • Un déficit de rotation interne ou de rotation externe de la hanche (découvrez notre article sur le conflit de hanche)
  • Un bassin antéversé ou rétroversé

Dysfonction musculaire

La rotule est un os en suspension et la stabilité de l’articulation fémoro-patellaire est assurée, entre autres, par des stabilisateurs dynamiques tel que :

  • Les tendons quadricipital et rotulien,
  • Le muscle quadriceps (principalement le vaste interne et le vaste externe)
  • Le muscle TFL et la bandelette ilio-tibiale

Ces stabilisateurs contrôlent la position de repos de la rotule en extension ainsi que son mouvement dans la trochlée fémorale. Le cheminement rotulien peut être perturbé par une asymétrie tensionnelle, une raideur trop importante ou à l’inverse une hypotrophie musculaire, cela va affecter la distribution des forces au niveau de la surface fémoro-patellaire.

Type d’activité sportive

Les forces appliquées à l’articulation fémoro-patellaire varient selon l’activité, allant de 0,5 fois le poids du corps lors de la marche, à 3,3 fois lors de la montée des escaliers, et même jusqu’à 20 fois lors de certaines activités sportives. Une pratique sportive trop intense et inadaptée (échauffement, récupération, étirements, hydratation) pourra influencer l’apparition du syndrome rotulien. (découvrez les 5 raisons de consulter un ostéopathe lorsque l’on fait du sport)

Conditions environnementales (type de surface, chaussures)

Les facteurs de risque extrinsèques, comme le type de surface ou de chaussures utilisés influencent potentiellement la survenue et l’intensité du syndrome. Par exemple, le stress fémoro-patellaire augmente lors la marche avec des chaussures à hauts talons et diminue lors de la course pieds nus ou avec des chaussures de type minimaliste. Les chaussures de courses vont avoir également une influence sur la position de la voûte plantaire et donc sur l’orientation du membre inférieur.

Quel est l’intérêt de l’ostéopathie ?

L’ostéopathie est une thérapie très adaptée au traitement du syndrome rotulien, car la prise en charge est globale, ce qui permet à la fois de détecter les causes directes du problème (au niveau du genou) ainsi que les causes à distance (troubles posturaux) et ainsi d’éviter une chronicité. Dans un premier temps l’ostéopathe va passer par une phase de tests orthopédiques afin d’éliminer les diagnostics différentiels (arthrose, épanchement, luxation, fracture…). Ensuite il va diagnostiquer la mobilité de chacune des articulations et la tension de chacun des muscles qui peuvent influencer la position de la rotule. Après une analyse de cette mobilité spécifique et ainsi que des déséquilibres posturaux statiques ou dynamiques présents chez le patient, le praticien va définir un axe de traitement :

  • Ré-axer la rotule en traitant tous ses moyens de fixations et en ré-harmonisant les chaines musculaires qui stabilisent la rotule
  • Corriger les pertes de mobilités articulaires entraînant un déséquilibre, en utilisant différents types de techniques qui seront choisies en fonction du patient.
  • Donner les conseils associés pour corriger les facteurs de risque favorisant la récidive (stretching pour entretenir l’équilibre tensionnel des chaines musculaires, podologie pour un port de semelles, kinésithérapie pour le renforcement musculaire, conseils sur l’hygiène sportive)

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