« Travaille, aime ce que tu fais, et sois bon ! »

05/08/2020 Erwan - Oostéo

Romain Debeuf, ostéopathe à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume depuis 2012, nous présente son quotidien d’ostéopathe, de jeune papa, et de sportif acharné dans cette rubrique « portraits d’ostéopathes ». Il nous parle aussi de ses passions à côté du cabinet, tout en livrant de précieux conseils pour quiconque souhaite entrer sur le marché de l’ostéopathie en 2020. Telle une discussion entre amis autour d’un café, nos ostéos se livrent sur ce qui les a poussés à se lancer en libéral, ce qu’ils aiment faire en dehors du cabinet. Bienvenue dans le comptoir de Oostéo.

Salut Romain, peux-tu me dire ce qui t’a amené à devenir ostéopathe ?

J’ai pendant très longtemps joué au tennis en assez haut niveau, en compétition, et j’ai toujours su que je voulais devenir ostéopathe pour avoir connu l’ostéopathie en tant que sportif. Selon mois, le panel est relativement large et la liberté offerte par l’ostéopathie m’a poussé à me tourner vers les études d’ostéopathie après le bac. En outre, le fait d’aider les patients dans leur quotidien, de les soulager de leurs douleurs, me motivait davantage et m’a poussé à m’installer à la fin de mes études, en 2012, dans ma ville à Saint-Maximin. Je me suis retrouvé face à une opportunité en or : m’installer dans un cabinet médical, autour de cinq médecins, dans ma ville. L’occasion était trop belle, je n’ai pas hésité une seconde !

Quel est le plus compliqué à l’heure actuelle dans la profession d’ostéopathe ?

Dans le contexte actuel, je dirais que deux éléments sont à mes yeux les plus embêtants : la concurrence, et le statut. Dans mon cas, à Saint-Maximin, le secteur est très attractif pour celui qui souhaite débuter son activité, on n’est donc pas seul dans le sud, et on voit de plus en plus de jeunes débarquer pas loin du cabinet. Ensuite, le statut d’indépendant présente ses inconvénients, accentués dans des périodes comme celles que nous traversons actuellement (interview réalisée pendant le confinement dû à l’épidémie du Covid-19, les cabinets sont fermés depuis le 16 Mars). Dès lors, quand tu ne travailles pas, tu n’as pas d’entrée d’argent, c’est aussi simple que ça.

Au contraire, que préfères-tu dans ton quotidien d’ostéopathe ?

Sans aucun doute le contact avec les patients, le fait de pouvoir les aider au quotidien et de les soulager. Aussi, l’indépendance que l’on a dans notre gestion de l’emploi du temps est un grand luxe. Enfin, je dirais que l’aspect social joue aussi énormément, dans la mesure où l’on crée un lien particulier avec des patients que l’on voit régulièrement.

Aurais-tu des anecdotes qui t’ont marquées depuis ton installation ?

J’en ai plein ! Pour commencer, mon premier patient (qui était d’ailleurs une patiente) n’avait jamais vu d’ostéopathe avant moi. J’étais alors en 4ème année d’étude, quand j’ai dit à cette jeune policière, la première patiente de ma vie, « vous pouvez vous déshabiller » après la phase interrogatoire. En tant qu’élève appliqué et concentré, j’étais resté scotché le nez dans mes papiers, pour préparer mon schéma d’approche, mais lorsque j’ai levé les yeux, je me suis rendu compte que ma patiente était complètement nue ! C’est assez perturbant quand tu débutes, et tu imagines bien que depuis j’ai changé ma formulation, je précise bien à mes patients de se mettre en sous-vêtements ! Cependant, je ne précise pas quel type de sous-vêtement est adapté à une séance d’ostéopathie, ce qui m’a valu de me retrouver nez à nez (trompe ?) avec un patient qui arborait un élégant string éléphant, ce qui est tout aussi perturbant …

Que fais-tu à côté de l’ostéopathie ?

J’ai 2 enfants en bas âge donc pour être honnête, je suis déjà bien occupé ! Sinon, je suis féru de sport, je fais beaucoup de CrossFit et de fitness, je suis très compétitif, j’aime ça et j’en ai besoin. Sinon je suis passionné par les poissons d’eau douce, d’eau de mer, et d’eau chaude. J’ai d’ailleurs chez moi un bassin avec des carpes que je fais venir du Japon. J’ai toujours eu des poissons depuis mon plus jeune âge, ça m’a toujours passionné, de créer un petit univers pour que le poisson soit bien, et tout l’écosystème que tu lui façonnes à côté. J’ai eu l’occasion de plonger en Thaïlande, ou aux Maldives, et j’ai pu voir des poissons à foison, des requins, des raies Manta, des murènes, etc. c’était incroyable !

Parle-nous de ta ville, sens-tu une saisonnalité au cabinet ? Comment gères-tu les fluctuations ?

Quand le planning au cabinet est rempli, je me lève beaucoup plus tôt pour pouvoir faire du sport quoiqu’il arrive. Je m’organise différemment, je vais m’arranger un créneau pour manger rapidement entre midi et deux, quitte à sacrifier un peu de temps libre le midi par exemple, je vais réussir à contenter tous les patients prévus dans la journée. Cela demande des efforts supplémentaires, mais ça fait partie des avantages qu’on a en libéral. Concernant le phénomène de saisonnalité, je voyais nettement la différence à mes débuts, mais petit à petit le cabinet se remplit et la réputation aidant, le rythme est devenu plus stable et régulier, naturellement.

Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui souhaiterait devenir ostéopathe ?

Travaille, aime ce que tu fais, et sois bon ! Réfléchis avant de te lancer parce qu’il y a du monde autour, donc sois malin et surtout sois bon. Il faut être passionné avant tout, je l’ai vu quand je donnais des cours en école d’ostéo, la différence entre les passionnés et les « touristes ». Aussi, s’installer dans un cabinet médical aide beaucoup pour commencer, ne pas être seul et apprendre d’autres professionnels de santé est très intéressant, voire indispensable. Pour ma part, je peux également conseiller de se tourner vers le sport par exemple, je faisais des séances (gratuites) dans un club de foot durant mes débuts, ça aide à se faire connaître tout en peaufinant la technique petit à petit. L’équipe Oostéo remercie Romain Debeuf pour le temps qu’il nous a accordé lors de cette interview. Nous vous invitons à consulter son site internet, ostéopathe à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, et à le contacter au 04 11 95 11 23 pour plus d’informations.Pour échanger avec nous, ou nous faire part de votre expérience, n’hésitez pas à nous contacter par formulaire via notre formulaire.