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« Si je n’étais plus ostéo, je planterais des hectares de vignes ! »

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Dans cette rubrique « portraits d’ostéopathes », nous avons eu la chance de recueillir le témoignage de Gabriel Fabre sur son parcours, ses choix, et sa vie en dehors de l’ostéopathie. Ostéopathe depuis presque 10 ans, il a d’abord été joueur de tennis de haut niveau, avant de se tourner vers la profession qui lui semblait la plus utile pour les sportifs : l’ostéopathie. Telle une discussion entre amis autour d’un café, nos ostéos se livrent sur ce qui les a poussés à se lancer en libéral, les précieux conseils qu’ils donneraient à leurs enfants, et ce qu’ils feraient si l’ostéopathie n’existait pas.

Salut Gabriel, peux-tu nous raconter ton parcours ?

Salut l’équipe. Je suis Gabriel Fabre, installé en cabinet d’ostéo depuis 2011 à Saint-Chinian. Il faut savoir qu’avant tout ça, j’ai beaucoup joué au tennis et j’ai eu la chance d’intégrer un pôle universitaire à Montpellier, le Centre National Universitaire de Tennis (CNUT), qui m’a permis de jouer à haut niveau, tout en validant une licence en entraînement sportif dans le même temps. La décision de devenir ostéopathe s’est imposée d’elle-même puisque c’était ce qui me soulageait le plus et réglait la majeure partie de mes problèmes en tant que joueur. Après avoir été reçu à l’ULB (école de kiné) en Belgique, j’ai finalement suivi les conseils d’une amie ostéopathe en rejoignant le Collège Ostéopathique de Provence (COP) à Marseille, pour y suivre un cursus de 6 ans. A la fin de mon parcours scolaire, j’ai réalisé une étude de marché pour définir mon lieu d’installation (voir notre article sur le sujet), je me suis naturellement tourné vers Saint-Chinian pour y connaître le médecin généraliste. Il s’avérait par ailleurs que le coin était assez déserté par les ostéopathes, ce qui m’a permis de poser mes valises sans trop de difficultés, et de me développer assez rapidement. En tant que biterrois, j’ai connu une forte sollicitation de la part des patients pour des consultations d’ostéopathie à domicile, que j’effectuais malgré la distance. C’est en partie ce qui m’a poussé à ouvrir un second cabinet deux ans plus tard sur Béziers. La leçon que j’ai retenue de mes débuts, c’est que quand tu commences ton activité, il faut être hyper disponible, prévenant, et savoir jauger son champ de compétences, savoir ce qu’on peut faire ou ne pas faire pour rediriger le patient si besoin.

Qu’est-ce qui te semble être le plus difficile pour un ostéopathe à l’heure actuelle ?

Pour moi c’est clairement d’établir un réseau de soins. Il faudrait pouvoir communiquer avec d’autres professionnels de santé, et que ces derniers soient au courant de notre réel champ de compétences. Aujourd’hui, je trouve qu’on colle une image « fourre-tout » à l’ostéopathie, les médecins ne savent pas réellement pourquoi rediriger des patients vers nous, il y a une certaine méconnaissance des préceptes de l’ostéopathie de la part du corps médical. Il y a aussi beaucoup de fake news à combattre, de croyances ancrées, c’est difficile d’expliquer ce que l’on fait concrètement et sur quoi on peut agir. On constate toutefois une amélioration dans le temps concernant les connaissances sur l’ostéopathie de la part des patients, notamment grâce au travail effectué par chaque ostéopathe auprès de ses patients, mais il y a encore du travail à faire.

A l’inverse, qu’est-ce que tu préfères dans ton métier ?

Ce qui fait que je me lève avec la banane le matin, c’est de soulager des gens en réfléchissant, sans rien à côté. Je veux dire, avec tes mains, ta tête, ton savoir et ta réflexion, de parvenir à soulager les gens. Ensuite, la liberté avec laquelle on exerce notre profession est incontestablement un de ses principaux atouts, nous ne sommes pas tenus par une charte des médecins ou autre entité semblable.

Si demain tu n’es plus ostéo, qu’est-ce que tu aimerais faire ?

Je travaillerais la terre, des olives et de la vigne, clairement. Je trouve qu’aujourd’hui on n’est pas assez raccordé à la terre, à l’essence même. J’ai pu le faire étant gamin, et je planterais des oliviers, des hectares de vignes, tout en soulageant les personnes du mieux possible, en travaillant dans une association par exemple.

Saint-Chinian, Béziers : sens-tu une certaine saisonnalité ?

Je trouve que c’est relativement stable aux cabinets, je pense qu’en arrière-pays comme pour mes cabinets on est plus stables que pour les confrères en bord de mer, pour qui l’activité est un peu plus rythmée par les touristes et vacanciers.

Que dirais-tu à tes enfants s’ils voulaient devenir ostéopathes ?

Sans hésiter que c’est un métier magnifique, mais que ce n’est pas forcément un métier qui t’octroie du travail. Certes, c’est une profession dans laquelle tu peux t’éclater, t’épanouir, mais il faut être passionné, beaucoup travailler, être disponible, et persévérer. Un des conseils qu’on prend trop souvent à la légère selon moi est le lieu d’installation. Il y a de la place pour tout le monde, mais il faut bien réfléchir. On ne s’installe pas forcément dans un endroit dans lequel on aime bien vivre, ou dans la ville dans laquelle on a grandit par exemple. Si le marché est saturé et que c’est difficile pour beaucoup, il ne faut pas avoir peur de s’excentrer un peu, de rejoindre les zones un peu plus rurales, d’aller dans l’arrière-pays où il y a un peu moins d’ostéopathes, car ce n’est pas évident de faire sa place !

Que fais-tu à côté de l’ostéopathie ?

Je m’occupe de ma famille avant tout. J’ai aussi repris le sport depuis quelques années, notamment le tennis, j’arrive à faire du sport 4 midis par semaine entre 12h30 et 14h environ ! Et depuis deux ans, je me suis mis à apprendre à jouer de la guitare.

As-tu des jeux de société fétiches à recommander ?

En ce moment ce sont surtout aux jeux de société de ma fille de 4 ans auxquels je joue, ce sont des jeux de mémoire, sur les animaux, dans le genre éducatif ! Je ne regarde pas de série en ce moment, je fais beaucoup de sport pendant ce confinement, de la lecture on essaie de faire passer le temps en optimisant du mieux possible (N.B :cette interview a été réalisée pendant le confinement).

Qu’as-tu pensé de ce format d’article ?

C’est une bonne démarche, ça crée des expériences, ainsi que du lien, ça nous permet de communiquer sur notre profession mais surtout sur notre vie à côté de la blouse d’ostéo, parce que ce n’est pas toujours évident de communiquer entre nous. On pratique un métier assez isolé finalement, et si on ne se crée pas du lien d’une manière ou d’une autre, on peut se sentir assez seul. L’équipe Oostéo remercie Gabriel Fabre pour le temps qu’il nous a accordé lors de cette interview. Nous vous invitons à consulter son site internet, ostéopathe à Béziers et Saint-Chinian, et à le contacter au 04 11 95 06 17 pour plus d’informations.Pour échanger avec nous, ou nous faire part de votre expérience, n’hésitez pas à nous contacter par formulaire via notre formulaire.


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