Afficher le menu

L’intérêt de centrer une étude sur des techniques ciblées en ostéopathie

cephalees osteo parraud

Nous vous invitons à consulter la suite de 4 articles rédigés par Aline Parraud sur l’impact du traitement membraneux et de C0/C1/C2/C3 en fascias sur les céphalées primaires chroniques.

Etude clinique randomisée réalisée en 2020 avec population témoin. Par PARRAUD Aline. L’étude complète est dispo sur le site de Pierre Tricot.

Avant d’aller plus moins, revenons sur les mécanismes en cause dans le déclenchement de la céphalée. Une liste de phénomènes s’exerçant sur des structures cérébrales innervées, telles que les méninges et les vaisseaux sanguins, a été établie ci-après.

La notion de « céphalée » est ainsi directement liée à celles de Méninges et de Vascularisation. Dans la boîte crânienne, seuls les méninges et les vaisseaux sanguins sont innervés (1) et de ce fait, s’il y a douleur, ce serait parce que l’une de ces structures est en souffrance d’une manière ou d’une autre.

Il s’agit donc d’aspects mécaniques, neurologiques, chimiques/métaboliques, émotionnels.. Somme toute, tous les ingrédients habituels pouvant perturber l’homéostasie du sujet.
Lorsque l’on évoque la notion d’homéostasie cependant, au-delà des équilibres en jeu à proprement parler (les taux de sécrétions digestive ou endocrinienne, le rythme cardiaque, la température corporelle…) c’est avant tout de système nerveux autonome (SNA) dont il est question.

Ce système Neurovégétatif, qui régule l’ensemble de nos fonctions et de nos états, joue un rôle évidemment majeur dans les mécanismes dysfonctionnels résiduels évoqués mais également en tant que «cause idiopathique» par excellence. En effet, être en « Ortho » ou en « Para » n’a jamais été considéré par la médecine allopathique comme une pathologie et c’est bien compréhensible.

Cependant lorsque l’on se penche sur les problématiques fonctionnelles engendrées par les déséquilibres de cette « architecture complexe », on prend bien conscience que nombre de nos maux incompris proviennent de là.

1) Les principes neurologiques que nous avons retenus

L’ensemble des analyses menées précédemment, qui mettaient en évidence les mécanismes physiologiques des céphalées ainsi que les causes fonctionnelles possibles, nous a finalement conduits à identifier deux principaux facteurs en jeu dans cette pathologie bénigne.

a) Le déséquilibre neurovégétatif

Les céphalées ne font pas exception à la règle du déséquilibre neurovégétatif. Un excès tout aussi bien qu’un déficit d’orthosympathique peuvent être en cause dans une céphalée de tension cervicogénique. La présence du ganglion cervicale supérieur au niveau de C1C2C3 et l’émergence du Nerf vague au niveau de la base du crâne… ne sont d’ailleurs pas anodines.

b) La facilitation neurologique digestive

Nous avons évoqué l’interaction bilatérale entre le système digestif et l’encéphale. Tout comme il existe des mécanismes de facilitation métamérique en lien avec des problématiques d’entrées posturales crâniennes responsables de céphalées cervicogéniques chroniques, il serait possible de mettre en relation un facteur neurologique sensitif périphérique avec une même influence métamérique, pouvant générer des douleurs crâniennes.

Ainsi par le biais du cordon latéral de la sensibilité viscérale, le système nerveux autonome à son tour pourrait être perturbé par des dysfonctions viscérales et générer ainsi des mécanismes, soit par action directe sur les structures crâniennes qu’il gère, soit par son influence sur le complexe trigémino-vasculaire.

Source : Le système Neuro-végétatif. B. RIVET. COP DCOE1.10/2006 (2)

2) Exemple d’une étude de l’Ostéopathe DO Charles WEBB

Afin d’étayer notre propos, voici une publication de la revue « Family Practice » (3) qui aborde le sujet de la prise en charge non structurelle des céphalées, basée sur un article de l’Ostéopathe DO Charles Webb dans lequel il développe les principes de 3 techniques :

  • La décompression de C0
  • La détente des tissus cervicaux mous
  • Le déroulé myofascial

Ces techniques, qui s’apparentent à notre protocole, n’intègrent cependant pas les dimensions à visée plus globale qui sont les nôtres. Le traitement préconisé par Charles Webb reste très loco-régional et obtient des résultats intéressants même si limités en terme de consolidation scientifique. L’analyse en question s’appuie sur cette approche, dite SMT (Spinal Manipulation Technique), en la confrontant à une synthèse de différentes études.

Elle conclue ainsi que, la Mobilisation Cervicale (Faible oscillation des articulaires autour de leur position nominale) est moins efficace que les Techniques de Manipulation Rachidienne ostéopathique (ou SMT). Elle compare également les effets des Manipulations Rachidiennes à ceux d’un placebo ou de l’Amitriptyline (Laroxyl), pour tirer la conclusion selon laquelle, les SMT sont plus efficaces sur les migraines que le placebo et l’Amitriptyline tandis que pour les céphalées de tension, les SMT semblent moins performantes que l’Amitriptyline mais présentent moins d’effets secondaires.

La démarche de cette étude nous a semblé particulièrement intéressante car elle s’attèle non pas à une démonstration de la pertinence globale de la pratique ostéopathique mais invite davantage à se pencher sur la spécificité d’une technique liée à une ou des structure(s) ayant un rôle dans les céphalées chroniques idiopathiques.

De notre point de vue, un tel ciblage devrait permettre de mieux maîtriser les critères d’inclusion/exclusion ainsi que les Moyens et Méthodes si souvent remis en cause dans la littérature.

Bibliographie

1. C. Bonnefoy, L. Chikhani, J. Dichamp. Anatomie clinique de la douleur trigéminale : synthèse et applications en odonto-stomatologie (I). EDP Sciences. AOS n° 281 – 2017
2. B RIVET. Système Neuro-Végétatif. COP-DCOE1. 10/2006. Page 37
3. C. Ashley. Keays, DO, MPH and Jon O. Neher, MD. Is osteopathic manipulation effective for headaches ? Journal of Family Practice. 2008 March;57(3):190-191

Références

Etude réalisée en 2020-21 par l’auteur de l’article, Aline PARRAUD, dans le cadre de son mémoire de fin d’Etudes au Collège Ostéopathique de Provence Aix-Marseille CC0 (Aucun Droit réservé).


Autres publications à découvrir

Consulter un ostéopathe